Dimanche, les forces de l’ordre marocaines ont repoussé des centaines de migrants qui cherchaient à rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta, située sur la côte nord du Maroc. Cet afflux de migrants, en majorité marocains mais aussi ressortissants d’autres pays africains, a été encouragé par des appels sur les réseaux sociaux incitant à l’organisation « d’opérations collectives d’émigration clandestine ».
Les migrants, dont un grand nombre de mineurs, se sont d’abord dirigés vers le poste-frontière de la ville marocaine de Fnideq, voisine de Ceuta, avant d’être éloignés par la police. Certains se sont ensuite repliés vers des collines dans la zone frontalière. [1] Plus tôt dans la journée, un autre groupe de centaines de migrants avait également tenté de rejoindre Ceuta, avant d’être bloqué par les forces de sécurité.
Par ailleurs, le corps d’un migrant a été repêché dimanche sur la plage de Fnideq par la Protection civile marocaine, sans que son identité n’ait été communiquée dans l’immédiat.
Un important dispositif sécuritaire avait été déployé ce week-end à Fnideq après ces appels sur les réseaux sociaux. Malgré cela, des centaines de jeunes Marocains se sont rendus sur place et les policiers ont passé toute la nuit à essayer de les renvoyer dans leurs villes d’origine.
Cette situation s’inscrit dans un contexte d’intensification de l’afflux de migrants vers la frontière avec Ceuta ces dernières semaines. Ainsi, les autorités marocaines ont déjoué plus de 11 300 tentatives d’émigration irrégulière rien que pour le mois d’août. Du côté de l’enclave espagnole de Melilla, plus de 3 300 opérations ont également été avortées sur la même période. Depuis le début de l’année, 45 015 tentatives ont été mises en échec par les forces de l’ordre marocaines et 177 réseaux criminels démantelés.
La voie d’accès principale des migrants vers l’Espagne reste cependant la dangereuse route de l’Atlantique vers les Canaries, avec plus de 22 300 arrivées depuis le 1er janvier, en hausse de 126% sur un an.