Cho Ayaba, figure emblématique du mouvement séparatiste anglophone au Cameroun, a été arrêté en Norvège cette semaine, soulevant des questions sur son futur et la dynamique du conflit armé qui déchire son pays. Depuis mardi, il est en garde à vue, sous l’égide de la police criminelle norvégienne, Kripos, qui a précisé que l’individu en détention est un homme d’une cinquantaine d’années, sans toutefois révéler son identité jusqu’à présent.
Cho Ayaba est reconnu comme l’un des leaders les plus influents des séparatistes anglophones, qui militent pour l’indépendance des régions nord-ouest et sud-ouest du Cameroun, appelées « Ambazonie« . Le conflit, qui a débuté en 2016, a causé des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, tandis que le gouvernement camerounais a répondu par une répression violente.
La police norvégienne a déclaré que l’arrestation de Cho Ayaba s’inscrit dans une enquête plus large sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, faisant écho à l’engagement de la Norvège en matière de justice internationale. Kripos a souligné que le suspect occuperait un « rôle central » dans le conflit au Cameroun et que les accusations portées à son encontre seront examinées en profondeur.
L’arrestation a déclenché un vif débat parmi les défenseurs des droits de l’homme et les acteurs politiques, certains saluant la décision de la Norvège d’agir contre les leaders de groupes armés, tandis que d’autres s’inquiètent de possibles violations des droits de l’homme et des mesures arbitraires à l’encontre de figures politiques.
Cependant, l’extradition de Cho Ayaba vers le Cameroun, pays où il est accusé de plusieurs crimes en lien avec le conflit, ne peut être écartée. Des sources au sein du gouvernement camerounais ont exprimé leur souhait de le voir ramené au pays pour faire face à la justice. En revanche, des ONG ont alerté sur les risques qu’encourt Cho Ayaba s’il doit retourner dans un environnement où la répression des opposants est la norme.
Alors que son avenir judiciaire s’assombrit, les partisans de Cho Ayaba sont déjà mobilisés, organisant des manifestations pour exiger sa libération et dénoncer ce qu’ils considèrent comme une diabolisation de leur mouvement. Ils plaident que la lutte pour l’indépendance est légitime, citant les violations des droits de l’homme et la marginalisation des anglophones au Cameroun.
Dans ce contexte de tensions croissantes, les réactions à l’arrestation de Cho Ayaba seront scrutées tant au niveau national qu’international. Des experts en droits de l’homme et des analystes politiques suivent de près l’issue de cette affaire, révélatrice des luttes de pouvoir et des conflits qui continuent de marquer l’histoire contemporaine du Cameroun.
Cette arrestation pourrait non seulement avoir des ramifications judiciaires pour Cho Ayaba, mais aussi influencer la dynamique du conflit anglophone et renforcer la position des groupes séparatistes ou, au contraire, encourager une plus grande répression gouvernementale.
Les prochaines semaines s’annoncent cruciales pour l’avenir de Cho Ayaba et du mouvement séparatiste au Cameroun.