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Accueil Gabon

Au seuil de la présidentielle : Comme un retour en arrière | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Roxanne Bouenguidi Par Roxanne Bouenguidi
14 mars 2025
Temps de lecture :4 minutes de lecture
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Toujours plus excessifs, les panégyriques confinent à la déification d’un homme. Dans cette dérive, la responsabilité de la société civile et de l’ancienne opposition se trouve engagée.

Trente-cinq ans après la Conférence nationale, la rhétorique des années d’obscurantisme est recyclée. Toujours plus excessifs, les panégyriques confinent à la déification d’un homme. © GabonReview

Comme un grand bond en arrière… Comme un retour à une ère révolue… Interviewé par Radio France international (RFI) en novembre 2023, Jean-François Ndongou avait affirmé : «Oligui Nguema est notre messie». Au seuil d’une présidentielle censée ouvrir la voie à «l’instauration d’une culture de bonne gouvernance et de citoyenneté responsable», des propos de cette tonalité se multiplient. En dépit d’une incessante pédagogie, malgré le souvenir des outrances du parti unique, nonobstant les efforts de la presse libre, le mythe de l’homme providentiel, du guide éclairé ou de «l’arme du présent et du futur» est de saison. Trente-cinq (35) ans après la Conférence nationale, la rhétorique des années d’obscurantisme est recyclée. Alarmant, ce constat ne rassure guère quant à l’état de notre démocratie. Au-delà, il pointe la fragilité idéologique de nos élites, y compris celles se réclamant de la société civile et de l’ancienne opposition.

Personnification de la Transition

Certes, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a le mérite d’être venu à bout d’un régime autoritaire, sectaire, corrompu et arrogant. Certes, on doit lui savoir gré d’avoir mis fin à un règne familial de cinquante-six (56) ans. Certes, on doit l’encourager dans sa volonté de contraindre les Gabonais à s’accepter dans la différence. Certes, on doit le soutenir dans son ambition de moderniser les infrastructures. Mais cela ne saurait justifier ces panégyriques, toujours plus excessifs, confinant à la déification d’un homme. Tout cela ne saurait expliquer pourquoi un militant des droits humains de la trempe de Georges Mpaga en arrive à voir «la main de Dieu» dans «le Coup de libération». Ou pourquoi Alexandre Barro Chambrier peut affirmer : «Les civils (ont)montré (…) les limites de leur capacité à s’unir». Même s’il fera mine de s’en défendre, le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) le sait : si l’alternance n’est jamais advenue, ce n’est pas la faute aux «civils», mais à des institutions aux ordres et à une armée inféodée à un régime.

Se fondant sur une analyse biaisée, ce culte de la personnalité repose sur deux piliers. Le premier est historique : c’est le legs du parti unique, la perpétuation du culte du chef et de méthodes décriées. Certes, peu parmi les acteurs d’aujourd’hui ont évolué sous le monopartisme. Mais la plupart d’entre eux ont grandi à l’ombre des barons de cette sombre époque. Beaucoup ont été formés par eux, au point d’avoir intégré leur conception moyenâgeuse de la politique. Produits de la pratique PDG, certains acteurs du moment ont cherché à s’adapter et à se réinventer. Mais dans leur lutte contre le régime déchu, ils se sont concentrés sur la personne d’Ali Bongo et son entourage, se limitant à l’écume des choses quant à ses idées et à sa gouvernance. Comme par sublimation, cette détestation s’est muée en adulation de son tombeur. Autrement dit, la personnalisation du combat contre la dictature s’est transmutée en personnification de la Transition.

Résurgence de mauvaises pratiques

Le second pilier de cette dérive – disons les choses comme elles sont – c’est l’opportunisme. Sous couvert de soutien à la Transition, militants associatifs et hommes politiques se livrent à des luttes de positionnement. Comme le dit l’anthropologue Alice Atérianus-Owanga, «le kounabélisme désigne un mécanisme d’assujettissement (…) des discours aux volontés des élites dirigeantes, en contrepartie d’une inclusion dans les sphères de pouvoir et de l’accès à ses circuits de redistribution clientéliste». Ici, la responsabilité de la société civile et de l’ancienne opposition se trouve engagée. En se montrant peu ferme et peu déterminée sur la demande de justice transitionnelle, elles ont laissé le sentiment d’être prêtes à solder le passé, puis à accompagner des réformes juridiques sans avoir procédé à un diagnostic de fond. Dès lors, on ne peut s’étonner d’assister à la résurgence de mauvaises pratiques. Au-delà, on comprend pourquoi les progressistes d’hier reproduisent certains schémas, quitte à y laisser un peu de leur âme.

Pour autant, en regardant la liste des postulants à la présidentielle, les noms de deux personnalités à l’engagement éprouvé, par ailleurs sénateurs de la Transition, sautent aux yeux : Jean-Rémy Yama et Michel Ongoundou Loundah. Même si leurs dossiers ont été rejetés par la Commission nationale d’organisation des élections et du référendum (CNOER) et même si on ne peut préjuger de la décision de la Cour constitutionnelle, leur seule présence atteste d’une double réalité : le Gabon n’est pas reparti au parti unique et le monolithisme idéologique n’est pas redevenu réalité. N’empêche, il faut tirer la sonnette d’alarme.

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Toujours plus excessifs, les panégyriques confinent à la déification d’un homme. Dans cette dérive, la responsabilité de la société civile et de l’ancienne opposition se trouve engagée.

Trente-cinq ans après la Conférence nationale, la rhétorique des années d’obscurantisme est recyclée. Toujours plus excessifs, les panégyriques confinent à la déification d’un homme. © GabonReview

Comme un grand bond en arrière… Comme un retour à une ère révolue… Interviewé par Radio France international (RFI) en novembre 2023, Jean-François Ndongou avait affirmé : «Oligui Nguema est notre messie». Au seuil d’une présidentielle censée ouvrir la voie à «l’instauration d’une culture de bonne gouvernance et de citoyenneté responsable», des propos de cette tonalité se multiplient. En dépit d’une incessante pédagogie, malgré le souvenir des outrances du parti unique, nonobstant les efforts de la presse libre, le mythe de l’homme providentiel, du guide éclairé ou de «l’arme du présent et du futur» est de saison. Trente-cinq (35) ans après la Conférence nationale, la rhétorique des années d’obscurantisme est recyclée. Alarmant, ce constat ne rassure guère quant à l’état de notre démocratie. Au-delà, il pointe la fragilité idéologique de nos élites, y compris celles se réclamant de la société civile et de l’ancienne opposition.

Personnification de la Transition

Certes, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a le mérite d’être venu à bout d’un régime autoritaire, sectaire, corrompu et arrogant. Certes, on doit lui savoir gré d’avoir mis fin à un règne familial de cinquante-six (56) ans. Certes, on doit l’encourager dans sa volonté de contraindre les Gabonais à s’accepter dans la différence. Certes, on doit le soutenir dans son ambition de moderniser les infrastructures. Mais cela ne saurait justifier ces panégyriques, toujours plus excessifs, confinant à la déification d’un homme. Tout cela ne saurait expliquer pourquoi un militant des droits humains de la trempe de Georges Mpaga en arrive à voir «la main de Dieu» dans «le Coup de libération». Ou pourquoi Alexandre Barro Chambrier peut affirmer : «Les civils (ont)montré (…) les limites de leur capacité à s’unir». Même s’il fera mine de s’en défendre, le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) le sait : si l’alternance n’est jamais advenue, ce n’est pas la faute aux «civils», mais à des institutions aux ordres et à une armée inféodée à un régime.

Se fondant sur une analyse biaisée, ce culte de la personnalité repose sur deux piliers. Le premier est historique : c’est le legs du parti unique, la perpétuation du culte du chef et de méthodes décriées. Certes, peu parmi les acteurs d’aujourd’hui ont évolué sous le monopartisme. Mais la plupart d’entre eux ont grandi à l’ombre des barons de cette sombre époque. Beaucoup ont été formés par eux, au point d’avoir intégré leur conception moyenâgeuse de la politique. Produits de la pratique PDG, certains acteurs du moment ont cherché à s’adapter et à se réinventer. Mais dans leur lutte contre le régime déchu, ils se sont concentrés sur la personne d’Ali Bongo et son entourage, se limitant à l’écume des choses quant à ses idées et à sa gouvernance. Comme par sublimation, cette détestation s’est muée en adulation de son tombeur. Autrement dit, la personnalisation du combat contre la dictature s’est transmutée en personnification de la Transition.

Résurgence de mauvaises pratiques

Le second pilier de cette dérive – disons les choses comme elles sont – c’est l’opportunisme. Sous couvert de soutien à la Transition, militants associatifs et hommes politiques se livrent à des luttes de positionnement. Comme le dit l’anthropologue Alice Atérianus-Owanga, «le kounabélisme désigne un mécanisme d’assujettissement (…) des discours aux volontés des élites dirigeantes, en contrepartie d’une inclusion dans les sphères de pouvoir et de l’accès à ses circuits de redistribution clientéliste». Ici, la responsabilité de la société civile et de l’ancienne opposition se trouve engagée. En se montrant peu ferme et peu déterminée sur la demande de justice transitionnelle, elles ont laissé le sentiment d’être prêtes à solder le passé, puis à accompagner des réformes juridiques sans avoir procédé à un diagnostic de fond. Dès lors, on ne peut s’étonner d’assister à la résurgence de mauvaises pratiques. Au-delà, on comprend pourquoi les progressistes d’hier reproduisent certains schémas, quitte à y laisser un peu de leur âme.

Pour autant, en regardant la liste des postulants à la présidentielle, les noms de deux personnalités à l’engagement éprouvé, par ailleurs sénateurs de la Transition, sautent aux yeux : Jean-Rémy Yama et Michel Ongoundou Loundah. Même si leurs dossiers ont été rejetés par la Commission nationale d’organisation des élections et du référendum (CNOER) et même si on ne peut préjuger de la décision de la Cour constitutionnelle, leur seule présence atteste d’une double réalité : le Gabon n’est pas reparti au parti unique et le monolithisme idéologique n’est pas redevenu réalité. N’empêche, il faut tirer la sonnette d’alarme.

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Comme un grand bond en arrière… Comme un retour à une ère révolue… Interviewé par Radio France international (RFI) en novembre 2023, Jean-François Ndongou avait affirmé : «Oligui Nguema est notre messie». Au seuil d’une présidentielle censée ouvrir la voie à «l’instauration d’une culture de bonne gouvernance et de citoyenneté responsable», des propos de cette tonalité se multiplient. En dépit d’une incessante pédagogie, malgré le souvenir des outrances du parti unique, nonobstant les efforts de la presse libre, le mythe de l’homme providentiel, du guide éclairé ou de «l’arme du présent et du futur» est de saison. Trente-cinq (35) ans après la Conférence nationale, la rhétorique des années d’obscurantisme est recyclée. Alarmant, ce constat ne rassure guère quant à l’état de notre démocratie. Au-delà, il pointe la fragilité idéologique de nos élites, y compris celles se réclamant de la société civile et de l’ancienne opposition.

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Certes, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a le mérite d’être venu à bout d’un régime autoritaire, sectaire, corrompu et arrogant. Certes, on doit lui savoir gré d’avoir mis fin à un règne familial de cinquante-six (56) ans. Certes, on doit l’encourager dans sa volonté de contraindre les Gabonais à s’accepter dans la différence. Certes, on doit le soutenir dans son ambition de moderniser les infrastructures. Mais cela ne saurait justifier ces panégyriques, toujours plus excessifs, confinant à la déification d’un homme. Tout cela ne saurait expliquer pourquoi un militant des droits humains de la trempe de Georges Mpaga en arrive à voir «la main de Dieu» dans «le Coup de libération». Ou pourquoi Alexandre Barro Chambrier peut affirmer : «Les civils (ont)montré (…) les limites de leur capacité à s’unir». Même s’il fera mine de s’en défendre, le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) le sait : si l’alternance n’est jamais advenue, ce n’est pas la faute aux «civils», mais à des institutions aux ordres et à une armée inféodée à un régime.

Se fondant sur une analyse biaisée, ce culte de la personnalité repose sur deux piliers. Le premier est historique : c’est le legs du parti unique, la perpétuation du culte du chef et de méthodes décriées. Certes, peu parmi les acteurs d’aujourd’hui ont évolué sous le monopartisme. Mais la plupart d’entre eux ont grandi à l’ombre des barons de cette sombre époque. Beaucoup ont été formés par eux, au point d’avoir intégré leur conception moyenâgeuse de la politique. Produits de la pratique PDG, certains acteurs du moment ont cherché à s’adapter et à se réinventer. Mais dans leur lutte contre le régime déchu, ils se sont concentrés sur la personne d’Ali Bongo et son entourage, se limitant à l’écume des choses quant à ses idées et à sa gouvernance. Comme par sublimation, cette détestation s’est muée en adulation de son tombeur. Autrement dit, la personnalisation du combat contre la dictature s’est transmutée en personnification de la Transition.

Résurgence de mauvaises pratiques

Le second pilier de cette dérive – disons les choses comme elles sont – c’est l’opportunisme. Sous couvert de soutien à la Transition, militants associatifs et hommes politiques se livrent à des luttes de positionnement. Comme le dit l’anthropologue Alice Atérianus-Owanga, «le kounabélisme désigne un mécanisme d’assujettissement (…) des discours aux volontés des élites dirigeantes, en contrepartie d’une inclusion dans les sphères de pouvoir et de l’accès à ses circuits de redistribution clientéliste». Ici, la responsabilité de la société civile et de l’ancienne opposition se trouve engagée. En se montrant peu ferme et peu déterminée sur la demande de justice transitionnelle, elles ont laissé le sentiment d’être prêtes à solder le passé, puis à accompagner des réformes juridiques sans avoir procédé à un diagnostic de fond. Dès lors, on ne peut s’étonner d’assister à la résurgence de mauvaises pratiques. Au-delà, on comprend pourquoi les progressistes d’hier reproduisent certains schémas, quitte à y laisser un peu de leur âme.

Pour autant, en regardant la liste des postulants à la présidentielle, les noms de deux personnalités à l’engagement éprouvé, par ailleurs sénateurs de la Transition, sautent aux yeux : Jean-Rémy Yama et Michel Ongoundou Loundah. Même si leurs dossiers ont été rejetés par la Commission nationale d’organisation des élections et du référendum (CNOER) et même si on ne peut préjuger de la décision de la Cour constitutionnelle, leur seule présence atteste d’une double réalité : le Gabon n’est pas reparti au parti unique et le monolithisme idéologique n’est pas redevenu réalité. N’empêche, il faut tirer la sonnette d’alarme.

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Comme un grand bond en arrière… Comme un retour à une ère révolue… Interviewé par Radio France international (RFI) en novembre 2023, Jean-François Ndongou avait affirmé : «Oligui Nguema est notre messie». Au seuil d’une présidentielle censée ouvrir la voie à «l’instauration d’une culture de bonne gouvernance et de citoyenneté responsable», des propos de cette tonalité se multiplient. En dépit d’une incessante pédagogie, malgré le souvenir des outrances du parti unique, nonobstant les efforts de la presse libre, le mythe de l’homme providentiel, du guide éclairé ou de «l’arme du présent et du futur» est de saison. Trente-cinq (35) ans après la Conférence nationale, la rhétorique des années d’obscurantisme est recyclée. Alarmant, ce constat ne rassure guère quant à l’état de notre démocratie. Au-delà, il pointe la fragilité idéologique de nos élites, y compris celles se réclamant de la société civile et de l’ancienne opposition.

Personnification de la Transition

Certes, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a le mérite d’être venu à bout d’un régime autoritaire, sectaire, corrompu et arrogant. Certes, on doit lui savoir gré d’avoir mis fin à un règne familial de cinquante-six (56) ans. Certes, on doit l’encourager dans sa volonté de contraindre les Gabonais à s’accepter dans la différence. Certes, on doit le soutenir dans son ambition de moderniser les infrastructures. Mais cela ne saurait justifier ces panégyriques, toujours plus excessifs, confinant à la déification d’un homme. Tout cela ne saurait expliquer pourquoi un militant des droits humains de la trempe de Georges Mpaga en arrive à voir «la main de Dieu» dans «le Coup de libération». Ou pourquoi Alexandre Barro Chambrier peut affirmer : «Les civils (ont)montré (…) les limites de leur capacité à s’unir». Même s’il fera mine de s’en défendre, le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) le sait : si l’alternance n’est jamais advenue, ce n’est pas la faute aux «civils», mais à des institutions aux ordres et à une armée inféodée à un régime.

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Résurgence de mauvaises pratiques

Le second pilier de cette dérive – disons les choses comme elles sont – c’est l’opportunisme. Sous couvert de soutien à la Transition, militants associatifs et hommes politiques se livrent à des luttes de positionnement. Comme le dit l’anthropologue Alice Atérianus-Owanga, «le kounabélisme désigne un mécanisme d’assujettissement (…) des discours aux volontés des élites dirigeantes, en contrepartie d’une inclusion dans les sphères de pouvoir et de l’accès à ses circuits de redistribution clientéliste». Ici, la responsabilité de la société civile et de l’ancienne opposition se trouve engagée. En se montrant peu ferme et peu déterminée sur la demande de justice transitionnelle, elles ont laissé le sentiment d’être prêtes à solder le passé, puis à accompagner des réformes juridiques sans avoir procédé à un diagnostic de fond. Dès lors, on ne peut s’étonner d’assister à la résurgence de mauvaises pratiques. Au-delà, on comprend pourquoi les progressistes d’hier reproduisent certains schémas, quitte à y laisser un peu de leur âme.

Pour autant, en regardant la liste des postulants à la présidentielle, les noms de deux personnalités à l’engagement éprouvé, par ailleurs sénateurs de la Transition, sautent aux yeux : Jean-Rémy Yama et Michel Ongoundou Loundah. Même si leurs dossiers ont été rejetés par la Commission nationale d’organisation des élections et du référendum (CNOER) et même si on ne peut préjuger de la décision de la Cour constitutionnelle, leur seule présence atteste d’une double réalité : le Gabon n’est pas reparti au parti unique et le monolithisme idéologique n’est pas redevenu réalité. N’empêche, il faut tirer la sonnette d’alarme.

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