Au Burkina Faso, le ministère de la Sécurité a annoncé l’arrestation de 358 personnes au cours du dernier mois, accusées d’espionnage à visée terroriste. Cette opération s’inscrit dans un contexte de lutte intense contre les groupes djihadistes qui sévissent dans le pays depuis 2015, entraînant la mort de plus de 26 000 personnes, selon l’ONG Acled.
Le ministre de la Sécurité, Mahamoudou Sana, a déclaré que ces arrestations, dont 63 ont eu lieu dans la capitale Ouagadougou, résultent d’un appel lancé le 24 septembre pour inciter les citoyens à signaler des comportements suspects. Cette initiative a suscité 726 dénonciations par le biais des centres d’appel. Le ministre a salué le « sens élevé de patriotisme » des Burkinabè et les a encouragés à continuer à collaborer avec les Forces de Défense et de Sécurité (FDS)
Le Burkina Faso fait face à une dégradation continue de la sécurité. Les attaques djihadistes ont considérablement augmenté, avec plus de 6 000 morts depuis le début de l’année. Le régime militaire en place, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, affirme avoir déjoué plusieurs tentatives de déstabilisation orchestrées par des acteurs civils et militaires, soutenus par des services de renseignement étrangers.
Cette série d’arrestations a suscité des réactions variées au sein de la population. Si certains saluent l’efficacité du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme, d’autres expriment des craintes concernant les atteintes potentielles aux droits humains et à la liberté d’expression. Le climat général reste tendu, alors que les autorités continuent d’appeler à une mobilisation citoyenne pour contrer cette menace.
Alors que le Burkina Faso s’efforce de rétablir la sécurité face à une menace terroriste omniprésente, cette opération d’arrestation pourrait être un tournant dans sa stratégie sécuritaire. Toutefois, elle soulève également des questions sur l’équilibre entre sécurité et droits fondamentaux dans un contexte déjà fragile.
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