Après avoir été arrêté le 20 juin dernier pour des accusations graves d’escroquerie impliquant des membres de l’entourage du président Paul Biya, Hervé Parfait Mbapou a désormais retrouvé sa liberté. Pourtant, cette liberté ne semble pas synonyme de tranquillité, car l’ancien consultant en affaires politiques entend exposer les dessous d’une affaire qu’il qualifie de complexe et aux ramifications insoupçonnées.
Dans son entretien, Mbapou évoque un climat de méfiance et de rivalité exacerbée au sein du régime. « Joseph Fouda, en tant que conseiller du président, a tendance à oublier que le paysage politique camerounais est marqué par une guerre de clans acharnée. Chacun cherche à se protéger, souvent au détriment de la vérité », affirme-t-il. Mbapou précise que son arrestation serait le résultat d’une manœuvre orchestrée par des intérêts qu’il préfère qualifier de « factions » au sein du pouvoir.
L’ancien détenu dépeint une atmosphère où chaque action est scrutée, et où la dissension couve sous la surface d’une façade de solidarité gouvernementale. « Je ne suis pas le seul dans cette situation. De nombreux acteurs politiques ont déjà ressenti la fureur des rivalités internes. C’est un jeu dangereux », avertit-il.
Des accusations infondées ?
Pour Mbapou, les accusations portées contre lui ne reposent sur aucun fondement solide. Il rejette catégoriquement l’idée d’un réseau d’escroquerie et déclare qu’il était en réalité impliqué dans des initiatives visant à promouvoir le développement économique au Cameroun. « Je n’étais pas là pour escroquer qui que ce soit. Mon objectif a toujours été le bien du pays, mais dans ce climat, cela est devenu dangereux », déclare-t-il.
Sa perspective révèle également la difficulté de naviguer dans une sphère politique où la loyauté est souvent tributaires d’intérêts personnels. « La séparation entre amis, alliés et ennemis est floue, et la colère peut surgir à tout moment », lâche-t-il, insistant sur le fait que son combat est plus une question de survie politique qu’une simple lutte personnelle.
Une répression politique sous-jacente
Mbapou évoque aussi une répression plus large qui pourrait toucher d’autres membres de l’opposition ou des figures jugées « gênantes » par le gouvernement. « La machine étatique est efficace pour taire les voix dissidentes, et mon cas n’est qu’une illustration parmi tant d’autres », soutient-il.
Son appel est clair : « Il est temps pour les Camerounais de s’unir et de remettre en question le statu quo qui favorise les rivalités internes et détourne l’attention des véritables enjeux de développement et d’inclusion sociale. »
Pour l’instant, l’avenir de Mbapou reste incertain, mais il s’est engagé à continuer à dénoncer ce qu’il appelle « la corruption endémique et les jeux de pouvoir » au Cameroun. Dans un climat politique déjà tendu, ses révélations pourraient bien aggraver les divisions au sein de l’élite au pouvoir, marquant ainsi une rupture dans le silence qui entoure souvent la vie politique camerounaise.
À suivre…
Les tensions continuent de monter à Yaoundé, et l’affaire d’Hervé Parfait Mbapou n’est qu’un épisode d’une saga politique qui révèle des vérités troublantes sur les relations de pouvoir au sein de l’État camerounais. Reste à savoir si la volonté de dénoncer ces luttes internes sera entendue, ou si elle sera étouffée dans l’œuf, comme tant d’autres voix qui ont tenté de faire éclore la lumière dans l’obscurité du système en place.