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Accueil Gabon

Ces Gabonais qu’on achète : chronique d’un pays gangrené par la corruption | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Anne-Sophie Laborieux Par Anne-Sophie Laborieux
17 février 2025
Temps de lecture :4 minutes de lecture
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ces-gabonais-qu’on-achete :-chronique-d’un-pays-gangrene-par-la-corruption-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|

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Derrière les scandales à répétition et les classements internationaux peu flatteurs, le Gabon s’enlise dans un système où la corruption structure les rapports de pouvoir. Politiques, fonctionnaires, magistrats et entrepreneurs s’accaparent les ressources publiques à travers un réseau d’arrangements opaques et de pots-de-vin. Qu’ils achètent des marchés, des votes ou même leur liberté, ces acteurs participent à une mécanique qui maintient le pays dans une stagnation chronique. Tandis que les enquêtes se multiplient, l’impunité persiste, et la question demeure : jusqu’où ira la compromission de l’État ?

Ici, tout s’achète : les contrats, la justice, le silence… tandis que le peuple, lui, paie le prix de cette impunité. © GabonReview

Le Gabon figure une fois de plus parmi les pays les plus corrompus du monde, selon le dernier rapport de Transparency International (lire «Le Gabon, toujours aussi «fortement corrompu»). Classé 135e sur 180 avec un score de 27/100, il confirme son statut de nation où la corruption façonne l’administration publique et les institutions économiques et judiciaires. Derrière ces chiffres se dessine une réalité où pots-de-vin, détournements de fonds publics et favoritisme sont des pratiques courantes. La question demeure : comment un pays doté de richesses naturelles significatives peut-il rester aussi vulnérable à ce fléau ?

Une corruption institutionnalisée

Le 28 janvier dernier, le Premier ministre Raymond Ndong Sima en est même venu à dénoncer les dysfonctionnements internes de l’administration gabonaise et les pratiques qui entravent le bon fonctionnement des services publics. Fonctionnaires et hauts cadres utilisent leur position pour obtenir des avantages personnels, freinant l’efficacité de l’État. La justice elle-même est affectée. Le 8 octobre 2024 à Libreville, lors de l’audience de rentrée solennelle des cours et tribunaux, les autorités judiciaires ont affirmé vouloir combattre la corruption en leur sein, mais des magistrats sont toujours impliqués dans des pratiques qui décrédibilisent leur institution.

Dans les hautes sphères de l’État, Pascaline Bongo, sœur de l’ancien président Ali Bongo, est poursuivie en France pour avoir perçu 8 millions d’euros (environ 5,24 milliards de francs CFA) de la société Egis Route en échange d’un marché public. Le parquet a requis trois ans de prison contre elle, dont deux avec sursis. Noureddin Bongo Valentin, fils de l’ancien chef de l’État, est lui aussi cité dans une affaire de corruption, accusé d’avoir tenté d’acheter des gardes pénitentiaires en détention contre 12 millions de francs CFA. Ces cas illustrent la facilité avec laquelle les élites manipulent les ressources de l’État pour leur propre bénéfice.

Des pratiques enracinées à tous les niveaux

Lambert-Noël Matha, ancien ministre de l’Intérieur, est impliqué dans l’affaire Averda, relative à un marché public de collecte des ordures ménagères. Il est accusé d’avoir perçu des rétrocommissions en échange de l’octroi du contrat, un procédé devenu habituel dans l’attribution des marchés publics. Dans le même registre, la «Young Team», groupe de proches de Noureddin Bongo Valentin, est sous enquête pour détournements de fonds. Parmi eux, Cyriaque Mvourandjami et Gisèle Yolande Mombo sont suspectés d’avoir utilisé les finances publiques à des fins personnelles.

La corruption ne se limite pas aux hautes sphères politiques. À Omboué, le maire André Jacques Augand a été exclu de son parti pour avoir corrompu des conseillers municipaux afin de manipuler une élection locale avec l’aide du député Richard Albert Royembo. Ces pratiques, loin d’être isolées, sont enracinées dans l’ensemble du système politique.

Dans le secteur privé, des entreprises participent également à cette dynamique. SOTEC Gabon a été condamnée en France à une amende de 500 000 euros (environ 327 millions de francs CFA est sous enquête pour des malversations liées à l’attribution d’un marché de cartes d’identité nationales. Ces cas illustrent le rôle actif du secteur privé dans la perpétuation des pratiques illicites. On pourrait bien en multiplier les exemples.

Un avenir incertain

Le Gabon semble ainsi piégé dans un cercle où la corruption est normalisée. L’impunité des élites et la complicité d’acteurs publics et privés maintiennent ce système en place. Le classement de Transparency International rappelle l’urgence de réformes profondes. Bien qu’il ne lui reste que moins de trois mois, si le gouvernement de transition souhaite réellement enrayer ces pratiques, il devra imposer des sanctions fermes et mettre en place des mécanismes de contrôle rigoureux et indépendants. La restauration des institutions est aussi à ce prix. Sans cela, les pratiques resteront inchangées et ces Gabonais qu’on achète continueront d’exploiter les ressources du pays, qui peine à assurer un avenir stable à ses citoyens.

Les réformes à entreprendre ne peuvent se limiter à des mesures symboliques ou à des discours de circonstance. Elles doivent inclure des mécanismes de transparence contraignants, une indépendance accrue des institutions de contrôle et une application stricte des lois contre la corruption. Une réelle volonté politique, accompagnée d’une participation active de la société civile et des médias, est nécessaire pour espérer un changement durable. Tant que les pratiques actuelles demeureront impunies et structurellement ancrées, le pays continuera d’être un terrain fertile pour ceux qui prospèrent sur la manipulation des ressources publiques.

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Derrière les scandales à répétition et les classements internationaux peu flatteurs, le Gabon s’enlise dans un système où la corruption structure les rapports de pouvoir. Politiques, fonctionnaires, magistrats et entrepreneurs s’accaparent les ressources publiques à travers un réseau d’arrangements opaques et de pots-de-vin. Qu’ils achètent des marchés, des votes ou même leur liberté, ces acteurs participent à une mécanique qui maintient le pays dans une stagnation chronique. Tandis que les enquêtes se multiplient, l’impunité persiste, et la question demeure : jusqu’où ira la compromission de l’État ?

Ici, tout s’achète : les contrats, la justice, le silence… tandis que le peuple, lui, paie le prix de cette impunité. © GabonReview

Le Gabon figure une fois de plus parmi les pays les plus corrompus du monde, selon le dernier rapport de Transparency International (lire «Le Gabon, toujours aussi «fortement corrompu»). Classé 135e sur 180 avec un score de 27/100, il confirme son statut de nation où la corruption façonne l’administration publique et les institutions économiques et judiciaires. Derrière ces chiffres se dessine une réalité où pots-de-vin, détournements de fonds publics et favoritisme sont des pratiques courantes. La question demeure : comment un pays doté de richesses naturelles significatives peut-il rester aussi vulnérable à ce fléau ?

Une corruption institutionnalisée

Le 28 janvier dernier, le Premier ministre Raymond Ndong Sima en est même venu à dénoncer les dysfonctionnements internes de l’administration gabonaise et les pratiques qui entravent le bon fonctionnement des services publics. Fonctionnaires et hauts cadres utilisent leur position pour obtenir des avantages personnels, freinant l’efficacité de l’État. La justice elle-même est affectée. Le 8 octobre 2024 à Libreville, lors de l’audience de rentrée solennelle des cours et tribunaux, les autorités judiciaires ont affirmé vouloir combattre la corruption en leur sein, mais des magistrats sont toujours impliqués dans des pratiques qui décrédibilisent leur institution.

Dans les hautes sphères de l’État, Pascaline Bongo, sœur de l’ancien président Ali Bongo, est poursuivie en France pour avoir perçu 8 millions d’euros (environ 5,24 milliards de francs CFA) de la société Egis Route en échange d’un marché public. Le parquet a requis trois ans de prison contre elle, dont deux avec sursis. Noureddin Bongo Valentin, fils de l’ancien chef de l’État, est lui aussi cité dans une affaire de corruption, accusé d’avoir tenté d’acheter des gardes pénitentiaires en détention contre 12 millions de francs CFA. Ces cas illustrent la facilité avec laquelle les élites manipulent les ressources de l’État pour leur propre bénéfice.

Des pratiques enracinées à tous les niveaux

Lambert-Noël Matha, ancien ministre de l’Intérieur, est impliqué dans l’affaire Averda, relative à un marché public de collecte des ordures ménagères. Il est accusé d’avoir perçu des rétrocommissions en échange de l’octroi du contrat, un procédé devenu habituel dans l’attribution des marchés publics. Dans le même registre, la «Young Team», groupe de proches de Noureddin Bongo Valentin, est sous enquête pour détournements de fonds. Parmi eux, Cyriaque Mvourandjami et Gisèle Yolande Mombo sont suspectés d’avoir utilisé les finances publiques à des fins personnelles.

La corruption ne se limite pas aux hautes sphères politiques. À Omboué, le maire André Jacques Augand a été exclu de son parti pour avoir corrompu des conseillers municipaux afin de manipuler une élection locale avec l’aide du député Richard Albert Royembo. Ces pratiques, loin d’être isolées, sont enracinées dans l’ensemble du système politique.

Dans le secteur privé, des entreprises participent également à cette dynamique. SOTEC Gabon a été condamnée en France à une amende de 500 000 euros (environ 327 millions de francs CFA est sous enquête pour des malversations liées à l’attribution d’un marché de cartes d’identité nationales. Ces cas illustrent le rôle actif du secteur privé dans la perpétuation des pratiques illicites. On pourrait bien en multiplier les exemples.

Un avenir incertain

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Les réformes à entreprendre ne peuvent se limiter à des mesures symboliques ou à des discours de circonstance. Elles doivent inclure des mécanismes de transparence contraignants, une indépendance accrue des institutions de contrôle et une application stricte des lois contre la corruption. Une réelle volonté politique, accompagnée d’une participation active de la société civile et des médias, est nécessaire pour espérer un changement durable. Tant que les pratiques actuelles demeureront impunies et structurellement ancrées, le pays continuera d’être un terrain fertile pour ceux qui prospèrent sur la manipulation des ressources publiques.

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Le 28 janvier dernier, le Premier ministre Raymond Ndong Sima en est même venu à dénoncer les dysfonctionnements internes de l’administration gabonaise et les pratiques qui entravent le bon fonctionnement des services publics. Fonctionnaires et hauts cadres utilisent leur position pour obtenir des avantages personnels, freinant l’efficacité de l’État. La justice elle-même est affectée. Le 8 octobre 2024 à Libreville, lors de l’audience de rentrée solennelle des cours et tribunaux, les autorités judiciaires ont affirmé vouloir combattre la corruption en leur sein, mais des magistrats sont toujours impliqués dans des pratiques qui décrédibilisent leur institution.

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Dans le secteur privé, des entreprises participent également à cette dynamique. SOTEC Gabon a été condamnée en France à une amende de 500 000 euros (environ 327 millions de francs CFA est sous enquête pour des malversations liées à l’attribution d’un marché de cartes d’identité nationales. Ces cas illustrent le rôle actif du secteur privé dans la perpétuation des pratiques illicites. On pourrait bien en multiplier les exemples.

Un avenir incertain

Le Gabon semble ainsi piégé dans un cercle où la corruption est normalisée. L’impunité des élites et la complicité d’acteurs publics et privés maintiennent ce système en place. Le classement de Transparency International rappelle l’urgence de réformes profondes. Bien qu’il ne lui reste que moins de trois mois, si le gouvernement de transition souhaite réellement enrayer ces pratiques, il devra imposer des sanctions fermes et mettre en place des mécanismes de contrôle rigoureux et indépendants. La restauration des institutions est aussi à ce prix. Sans cela, les pratiques resteront inchangées et ces Gabonais qu’on achète continueront d’exploiter les ressources du pays, qui peine à assurer un avenir stable à ses citoyens.

Les réformes à entreprendre ne peuvent se limiter à des mesures symboliques ou à des discours de circonstance. Elles doivent inclure des mécanismes de transparence contraignants, une indépendance accrue des institutions de contrôle et une application stricte des lois contre la corruption. Une réelle volonté politique, accompagnée d’une participation active de la société civile et des médias, est nécessaire pour espérer un changement durable. Tant que les pratiques actuelles demeureront impunies et structurellement ancrées, le pays continuera d’être un terrain fertile pour ceux qui prospèrent sur la manipulation des ressources publiques.

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