BlomNews
Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Se connecter
  • Registre
  • Accueil
  • Monde
  • Afrique
    • Cameroun
    • Centrafrique
    • Côte d’Ivoire
    • Guinée conakry
    • Sénégal
    • Gabon
    • Congo
    • Congo kinshasa
    • Mali
    • Togo
    • Niger
    • Tchad
    • Burkina Faso
    • Bénin
  • Politique
  • Economie
  • Tech
SE CONNECTER
S'ABONNER
  • Accueil
  • Monde
  • Afrique
    • Cameroun
    • Centrafrique
    • Côte d’Ivoire
    • Guinée conakry
    • Sénégal
    • Gabon
    • Congo
    • Congo kinshasa
    • Mali
    • Togo
    • Niger
    • Tchad
    • Burkina Faso
    • Bénin
  • Politique
  • Economie
  • Tech
Aucun résultat
Voir tous les résultats
BlomNews
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Accueil Gabon

Cinquième République ? Où sont les quatre précédentes ? | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Anne-Sophie Laborieux Par Anne-Sophie Laborieux
27 avril 2025
Temps de lecture :5 minutes de lecture
0 0
0
cinquieme-republique-?-ou-sont-les-quatre-precedentes-?-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|

#image_title

La nouvelle Constitution n’inaugure pas une République nouvelle ! La polémique est timide mais enfle sur les réseaux sociaux : comment est-il soudainement question d’une Cinquième République au Gabon ? Car, derrière les proclamations officielles et les mots triomphants célébrant l’avènement d’une Cinquième République gabonaise, la réalité institutionnelle impose une vérité moins flatteuse : celle d’une continuité maquillée en renouveau. À l’épreuve du droit et de l’histoire, depuis 1960, le Gabon n’a jamais véritablement refermé le livre de sa Première République. Pas de rupture fondatrice, pas de refondation authentique, pas de souveraineté populaire exercée en pleine lumière. L’histoire politique du pays ressemble moins à une succession de Républiques qu’à une même page interminablement corrigée. Décryptage d’une illusion institutionnelle.

Réécrire la Constitution sans briser l’ancien ordre, c’est repeindre une maison fissurée sans jamais reconstruire ses fondations. © GabonReview

L’idée a d’abord été lancée par un maitre de cérémonie, le 19 décembre 2024 à la Place de la Libération à Libreville, au moment où le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, s’apprêtait à signer la loi constitutionnelle et le décret de sa promulgation. Le maitre de cérémonie avait forcement reçu, de quelqu’un, des éléments de langage. L’idée a ensuite fait l’objet de la tribune d’une autorité universitaire, dans le quotidien L’Union, énumérant les Républiques sur la base des différentes révisions constitutionnelles et de changements anecdotiques intervenus dans l’histoire du Gabon post-colonial, sans réel impact sur l’organisation institutionnelle du pays ni sur l’interaction entre ses institutions républicaines. Pourtant, en droit comme en histoire, le Gabon demeure dans sa Première République, patinée par les ans, réformée mille fois, mais jamais refondée. Voici pourquoi.

Une République ne naît pas d’un simple texte : leçons du droit comparé

Dans la science constitutionnelle, changer de République suppose bien plus qu’adopter une nouvelle loi fondamentale. L’histoire constitutionnelle du monde enseigne, en effet, que  les vraies ruptures ne se comptent pas au nombre des amendements ni des lois nouvelles. Elles surgissent des séismes institutionnels qui abolissent l’ancien ordre pour en édifier un autre, sur des bases repensées, et validées par la souveraineté populaire.

En France, la Cinquième République est née d’une crise terminale de la Quatrième, incapable de gouverner en pleine guerre d’Algérie. La Constitution de 1958, conçue par Michel Debré sous l’égide de De Gaulle, redessine radicalement la distribution des pouvoirs. Elle est adoptée par référendum, non comme une réforme, mais comme une fondation : le peuple tranche en conscience et refonde son destin institutionnel. Au Ghana, la Quatrième République surgit en 1992 non pas d’une révision, mais d’une volonté de rupture, après des années de dictature militaire. Une Constitution neuve, soumise à référendum, inaugure une ère de libertés fondamentales, de multipartisme et de limitation de l’exécutif. Au Nigeria enfin, en 1999, après quinze ans de régimes militaires, la promulgation d’une nouvelle Constitution par le président élu Olusegun Obasanjo acte le retour au pouvoir civil, dans un changement complet de paradigme juridique.

Dans chacun de ces cas, la fondation d’une République suppose trois choses : l’effondrement ou l’abandon clair de l’ordre ancien, la rédaction d’une architecture juridique inédite, et sa validation par une expression libre, massive et informée du peuple. C’est ce triptyque qui fait l’acte fondateur, non la simple rédaction d’un nouveau texte.

Le Gabon : soixante ans d’évolutions sans révolution

Depuis son indépendance le 17 août 1960, le Gabon n’a jamais connu cet instant fondateur. Au début, sous Léon Mba, le pays adopte un régime parlementaire fragile où le président partage le pouvoir avec une Assemblée nationale forte. Mais, très vite, en 1961, une nouvelle Constitution institue un présidentialisme hyper-concentré : le président concentre l’ensemble de l’exécutif et gouverne sans contrepouvoirs effectifs. La mort de Léon Mba, l’ascension d’Omar Bongo, et l’instauration du parti unique en 1968 parachèvent ce glissement vers une omnipotence présidentielle assumée.

En 1990, la Conférence nationale ouvre le multipartisme. Pourtant, la Constitution de 1991, bien qu’instaurant un régime semi-présidentiel, ne fonde pas une nouvelle République : elle est adoptée par les parlementaires, non par le peuple souverain. Sous Ali Bongo, à travers les réformes de 2011 et 2018, le présidentialisme est renforcé au détriment du Parlement.

Le coup d’État militaire du 30 août 2023 suspend certes la Constitution, mais sans abroger l’ordre ancien ni instituer un nouveau pacte démocratique.

Ainsi, de 1960 à 2023, malgré les apparences de changements, le Gabon reste enfermé dans la matrice de sa Première République : chaque transformation fut un simple ajustement, jamais une refondation.

Le référendum de 2024 : une consultation sans rupture

Le référendum du 16 novembre 2024 aurait pu être l’acte fondateur d’une République nouvelle. Mais il a été profondément vicié dans sa conception et son exécution. La Constitution soumise au vote, rédigée par une commission ad hoc, n’a fait l’objet d’aucun débat public sérieux. Aucun effort pédagogique n’a été consenti pour éclairer les citoyens. La campagne référendaire, transformée en plébiscite autour de Brice Oligui Nguema, a réduit le scrutin à une validation politique, non à un choix constitutionnel éclairé.

Le nouveau texte renforce la présidence : suppression du Premier ministre, nomination et révocation du vice-président par le chef de l’État, affaiblissement du Parlement. Loin d’instaurer un nouvel équilibre des pouvoirs, la réforme prolonge la logique ancienne d’un exécutif prédominant.

Sans débat libre, sans choix éclairé, sans véritable refondation, la nouvelle Constitution n’inaugure pas une République nouvelle.

Une justice encore sous tutelle, des libertés toujours encadrées : la preuve par l’effectivité

Si le Gabon avait fondé une République nouvelle, l’on y verrait triompher la séparation effective des pouvoirs, l’indépendance de la justice, et l’exercice plein des libertés fondamentales.

Or, malgré l’affichage constitutionnel, la justice reste sous tutelle : le président de la République continue de présider le Conseil supérieur de la magistrature, conservant un pouvoir de nomination déterminant. La séparation réelle entre le pouvoir politique et le pouvoir judiciaire demeure une fiction institutionnelle.

Les libertés publiques, proclamées mais bridées et jamais traduits en textes de loi, restent soumises à des restrictions de fait : liberté d’expression contrôlée, médias littéralement sous pression, droit de manifestation encadré. Le climat de liberté est fragile, et la peur des représailles demeure.

Dans un tel contexte, l’absence de contrepouvoirs effectifs interdit de parler d’une rupture républicaine. Il ne suffit pas d’écrire les libertés dans un texte, encore faut-il qu’elles vivent dans la pratique. Au Gabon, elles survivent sous condition, comme des promesses suspendues.

Le Gabon reste dans sa Première République

Depuis 1960, la République gabonaise a changé d’apparence mille fois, sans jamais changer de nature : Le présidentialisme renforcé sous Mba et Bongo ; le multipartisme sous contrôle depuis 1990 ; les révisions constitutionnelles centralisatrices sous Ali Bongo ; et la transition militaire sans proclamation de rupture malgré le référendum de 2024, illusion de consultation populaire.

La Première République gabonaise est une République caméléon : elle mute, elle s’adapte, elle survit. Tant qu’un événement politique majeur n’aura pas proclamé la fin de cet ordre ancien et institué une nouvelle République par un acte du peuple libre, le Gabon restera enfermé dans son premier destin inachevé.

Voir Plus Voir Plus Voir Plus
PUBLICITÉ

La nouvelle Constitution n’inaugure pas une République nouvelle ! La polémique est timide mais enfle sur les réseaux sociaux : comment est-il soudainement question d’une Cinquième République au Gabon ? Car, derrière les proclamations officielles et les mots triomphants célébrant l’avènement d’une Cinquième République gabonaise, la réalité institutionnelle impose une vérité moins flatteuse : celle d’une continuité maquillée en renouveau. À l’épreuve du droit et de l’histoire, depuis 1960, le Gabon n’a jamais véritablement refermé le livre de sa Première République. Pas de rupture fondatrice, pas de refondation authentique, pas de souveraineté populaire exercée en pleine lumière. L’histoire politique du pays ressemble moins à une succession de Républiques qu’à une même page interminablement corrigée. Décryptage d’une illusion institutionnelle.

Réécrire la Constitution sans briser l’ancien ordre, c’est repeindre une maison fissurée sans jamais reconstruire ses fondations. © GabonReview

L’idée a d’abord été lancée par un maitre de cérémonie, le 19 décembre 2024 à la Place de la Libération à Libreville, au moment où le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, s’apprêtait à signer la loi constitutionnelle et le décret de sa promulgation. Le maitre de cérémonie avait forcement reçu, de quelqu’un, des éléments de langage. L’idée a ensuite fait l’objet de la tribune d’une autorité universitaire, dans le quotidien L’Union, énumérant les Républiques sur la base des différentes révisions constitutionnelles et de changements anecdotiques intervenus dans l’histoire du Gabon post-colonial, sans réel impact sur l’organisation institutionnelle du pays ni sur l’interaction entre ses institutions républicaines. Pourtant, en droit comme en histoire, le Gabon demeure dans sa Première République, patinée par les ans, réformée mille fois, mais jamais refondée. Voici pourquoi.

Une République ne naît pas d’un simple texte : leçons du droit comparé

Dans la science constitutionnelle, changer de République suppose bien plus qu’adopter une nouvelle loi fondamentale. L’histoire constitutionnelle du monde enseigne, en effet, que  les vraies ruptures ne se comptent pas au nombre des amendements ni des lois nouvelles. Elles surgissent des séismes institutionnels qui abolissent l’ancien ordre pour en édifier un autre, sur des bases repensées, et validées par la souveraineté populaire.

En France, la Cinquième République est née d’une crise terminale de la Quatrième, incapable de gouverner en pleine guerre d’Algérie. La Constitution de 1958, conçue par Michel Debré sous l’égide de De Gaulle, redessine radicalement la distribution des pouvoirs. Elle est adoptée par référendum, non comme une réforme, mais comme une fondation : le peuple tranche en conscience et refonde son destin institutionnel. Au Ghana, la Quatrième République surgit en 1992 non pas d’une révision, mais d’une volonté de rupture, après des années de dictature militaire. Une Constitution neuve, soumise à référendum, inaugure une ère de libertés fondamentales, de multipartisme et de limitation de l’exécutif. Au Nigeria enfin, en 1999, après quinze ans de régimes militaires, la promulgation d’une nouvelle Constitution par le président élu Olusegun Obasanjo acte le retour au pouvoir civil, dans un changement complet de paradigme juridique.

Dans chacun de ces cas, la fondation d’une République suppose trois choses : l’effondrement ou l’abandon clair de l’ordre ancien, la rédaction d’une architecture juridique inédite, et sa validation par une expression libre, massive et informée du peuple. C’est ce triptyque qui fait l’acte fondateur, non la simple rédaction d’un nouveau texte.

Le Gabon : soixante ans d’évolutions sans révolution

Depuis son indépendance le 17 août 1960, le Gabon n’a jamais connu cet instant fondateur. Au début, sous Léon Mba, le pays adopte un régime parlementaire fragile où le président partage le pouvoir avec une Assemblée nationale forte. Mais, très vite, en 1961, une nouvelle Constitution institue un présidentialisme hyper-concentré : le président concentre l’ensemble de l’exécutif et gouverne sans contrepouvoirs effectifs. La mort de Léon Mba, l’ascension d’Omar Bongo, et l’instauration du parti unique en 1968 parachèvent ce glissement vers une omnipotence présidentielle assumée.

En 1990, la Conférence nationale ouvre le multipartisme. Pourtant, la Constitution de 1991, bien qu’instaurant un régime semi-présidentiel, ne fonde pas une nouvelle République : elle est adoptée par les parlementaires, non par le peuple souverain. Sous Ali Bongo, à travers les réformes de 2011 et 2018, le présidentialisme est renforcé au détriment du Parlement.

Le coup d’État militaire du 30 août 2023 suspend certes la Constitution, mais sans abroger l’ordre ancien ni instituer un nouveau pacte démocratique.

Ainsi, de 1960 à 2023, malgré les apparences de changements, le Gabon reste enfermé dans la matrice de sa Première République : chaque transformation fut un simple ajustement, jamais une refondation.

Le référendum de 2024 : une consultation sans rupture

Le référendum du 16 novembre 2024 aurait pu être l’acte fondateur d’une République nouvelle. Mais il a été profondément vicié dans sa conception et son exécution. La Constitution soumise au vote, rédigée par une commission ad hoc, n’a fait l’objet d’aucun débat public sérieux. Aucun effort pédagogique n’a été consenti pour éclairer les citoyens. La campagne référendaire, transformée en plébiscite autour de Brice Oligui Nguema, a réduit le scrutin à une validation politique, non à un choix constitutionnel éclairé.

Le nouveau texte renforce la présidence : suppression du Premier ministre, nomination et révocation du vice-président par le chef de l’État, affaiblissement du Parlement. Loin d’instaurer un nouvel équilibre des pouvoirs, la réforme prolonge la logique ancienne d’un exécutif prédominant.

Sans débat libre, sans choix éclairé, sans véritable refondation, la nouvelle Constitution n’inaugure pas une République nouvelle.

Une justice encore sous tutelle, des libertés toujours encadrées : la preuve par l’effectivité

Si le Gabon avait fondé une République nouvelle, l’on y verrait triompher la séparation effective des pouvoirs, l’indépendance de la justice, et l’exercice plein des libertés fondamentales.

Or, malgré l’affichage constitutionnel, la justice reste sous tutelle : le président de la République continue de présider le Conseil supérieur de la magistrature, conservant un pouvoir de nomination déterminant. La séparation réelle entre le pouvoir politique et le pouvoir judiciaire demeure une fiction institutionnelle.

Les libertés publiques, proclamées mais bridées et jamais traduits en textes de loi, restent soumises à des restrictions de fait : liberté d’expression contrôlée, médias littéralement sous pression, droit de manifestation encadré. Le climat de liberté est fragile, et la peur des représailles demeure.

Dans un tel contexte, l’absence de contrepouvoirs effectifs interdit de parler d’une rupture républicaine. Il ne suffit pas d’écrire les libertés dans un texte, encore faut-il qu’elles vivent dans la pratique. Au Gabon, elles survivent sous condition, comme des promesses suspendues.

Le Gabon reste dans sa Première République

Depuis 1960, la République gabonaise a changé d’apparence mille fois, sans jamais changer de nature : Le présidentialisme renforcé sous Mba et Bongo ; le multipartisme sous contrôle depuis 1990 ; les révisions constitutionnelles centralisatrices sous Ali Bongo ; et la transition militaire sans proclamation de rupture malgré le référendum de 2024, illusion de consultation populaire.

La Première République gabonaise est une République caméléon : elle mute, elle s’adapte, elle survit. Tant qu’un événement politique majeur n’aura pas proclamé la fin de cet ordre ancien et institué une nouvelle République par un acte du peuple libre, le Gabon restera enfermé dans son premier destin inachevé.

RELATED POSTS

Gabon : Manifestation contre l’exil de Sylvia, Noureddine et Ali Bongo | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Différend territorial : La CIJ attribue l’île Mbanié à la Guinée équatoriale, mais le Gabon gagne des territoires frontaliers | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Le paradoxe White : accusé au Gabon, couronné à l’international, l’impunité verte en marche | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

La nouvelle Constitution n’inaugure pas une République nouvelle ! La polémique est timide mais enfle sur les réseaux sociaux : comment est-il soudainement question d’une Cinquième République au Gabon ? Car, derrière les proclamations officielles et les mots triomphants célébrant l’avènement d’une Cinquième République gabonaise, la réalité institutionnelle impose une vérité moins flatteuse : celle d’une continuité maquillée en renouveau. À l’épreuve du droit et de l’histoire, depuis 1960, le Gabon n’a jamais véritablement refermé le livre de sa Première République. Pas de rupture fondatrice, pas de refondation authentique, pas de souveraineté populaire exercée en pleine lumière. L’histoire politique du pays ressemble moins à une succession de Républiques qu’à une même page interminablement corrigée. Décryptage d’une illusion institutionnelle.

Réécrire la Constitution sans briser l’ancien ordre, c’est repeindre une maison fissurée sans jamais reconstruire ses fondations. © GabonReview

L’idée a d’abord été lancée par un maitre de cérémonie, le 19 décembre 2024 à la Place de la Libération à Libreville, au moment où le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, s’apprêtait à signer la loi constitutionnelle et le décret de sa promulgation. Le maitre de cérémonie avait forcement reçu, de quelqu’un, des éléments de langage. L’idée a ensuite fait l’objet de la tribune d’une autorité universitaire, dans le quotidien L’Union, énumérant les Républiques sur la base des différentes révisions constitutionnelles et de changements anecdotiques intervenus dans l’histoire du Gabon post-colonial, sans réel impact sur l’organisation institutionnelle du pays ni sur l’interaction entre ses institutions républicaines. Pourtant, en droit comme en histoire, le Gabon demeure dans sa Première République, patinée par les ans, réformée mille fois, mais jamais refondée. Voici pourquoi.

Une République ne naît pas d’un simple texte : leçons du droit comparé

Dans la science constitutionnelle, changer de République suppose bien plus qu’adopter une nouvelle loi fondamentale. L’histoire constitutionnelle du monde enseigne, en effet, que  les vraies ruptures ne se comptent pas au nombre des amendements ni des lois nouvelles. Elles surgissent des séismes institutionnels qui abolissent l’ancien ordre pour en édifier un autre, sur des bases repensées, et validées par la souveraineté populaire.

En France, la Cinquième République est née d’une crise terminale de la Quatrième, incapable de gouverner en pleine guerre d’Algérie. La Constitution de 1958, conçue par Michel Debré sous l’égide de De Gaulle, redessine radicalement la distribution des pouvoirs. Elle est adoptée par référendum, non comme une réforme, mais comme une fondation : le peuple tranche en conscience et refonde son destin institutionnel. Au Ghana, la Quatrième République surgit en 1992 non pas d’une révision, mais d’une volonté de rupture, après des années de dictature militaire. Une Constitution neuve, soumise à référendum, inaugure une ère de libertés fondamentales, de multipartisme et de limitation de l’exécutif. Au Nigeria enfin, en 1999, après quinze ans de régimes militaires, la promulgation d’une nouvelle Constitution par le président élu Olusegun Obasanjo acte le retour au pouvoir civil, dans un changement complet de paradigme juridique.

Dans chacun de ces cas, la fondation d’une République suppose trois choses : l’effondrement ou l’abandon clair de l’ordre ancien, la rédaction d’une architecture juridique inédite, et sa validation par une expression libre, massive et informée du peuple. C’est ce triptyque qui fait l’acte fondateur, non la simple rédaction d’un nouveau texte.

Le Gabon : soixante ans d’évolutions sans révolution

Depuis son indépendance le 17 août 1960, le Gabon n’a jamais connu cet instant fondateur. Au début, sous Léon Mba, le pays adopte un régime parlementaire fragile où le président partage le pouvoir avec une Assemblée nationale forte. Mais, très vite, en 1961, une nouvelle Constitution institue un présidentialisme hyper-concentré : le président concentre l’ensemble de l’exécutif et gouverne sans contrepouvoirs effectifs. La mort de Léon Mba, l’ascension d’Omar Bongo, et l’instauration du parti unique en 1968 parachèvent ce glissement vers une omnipotence présidentielle assumée.

En 1990, la Conférence nationale ouvre le multipartisme. Pourtant, la Constitution de 1991, bien qu’instaurant un régime semi-présidentiel, ne fonde pas une nouvelle République : elle est adoptée par les parlementaires, non par le peuple souverain. Sous Ali Bongo, à travers les réformes de 2011 et 2018, le présidentialisme est renforcé au détriment du Parlement.

Le coup d’État militaire du 30 août 2023 suspend certes la Constitution, mais sans abroger l’ordre ancien ni instituer un nouveau pacte démocratique.

Ainsi, de 1960 à 2023, malgré les apparences de changements, le Gabon reste enfermé dans la matrice de sa Première République : chaque transformation fut un simple ajustement, jamais une refondation.

Le référendum de 2024 : une consultation sans rupture

Le référendum du 16 novembre 2024 aurait pu être l’acte fondateur d’une République nouvelle. Mais il a été profondément vicié dans sa conception et son exécution. La Constitution soumise au vote, rédigée par une commission ad hoc, n’a fait l’objet d’aucun débat public sérieux. Aucun effort pédagogique n’a été consenti pour éclairer les citoyens. La campagne référendaire, transformée en plébiscite autour de Brice Oligui Nguema, a réduit le scrutin à une validation politique, non à un choix constitutionnel éclairé.

Le nouveau texte renforce la présidence : suppression du Premier ministre, nomination et révocation du vice-président par le chef de l’État, affaiblissement du Parlement. Loin d’instaurer un nouvel équilibre des pouvoirs, la réforme prolonge la logique ancienne d’un exécutif prédominant.

Sans débat libre, sans choix éclairé, sans véritable refondation, la nouvelle Constitution n’inaugure pas une République nouvelle.

Une justice encore sous tutelle, des libertés toujours encadrées : la preuve par l’effectivité

Si le Gabon avait fondé une République nouvelle, l’on y verrait triompher la séparation effective des pouvoirs, l’indépendance de la justice, et l’exercice plein des libertés fondamentales.

Or, malgré l’affichage constitutionnel, la justice reste sous tutelle : le président de la République continue de présider le Conseil supérieur de la magistrature, conservant un pouvoir de nomination déterminant. La séparation réelle entre le pouvoir politique et le pouvoir judiciaire demeure une fiction institutionnelle.

Les libertés publiques, proclamées mais bridées et jamais traduits en textes de loi, restent soumises à des restrictions de fait : liberté d’expression contrôlée, médias littéralement sous pression, droit de manifestation encadré. Le climat de liberté est fragile, et la peur des représailles demeure.

Dans un tel contexte, l’absence de contrepouvoirs effectifs interdit de parler d’une rupture républicaine. Il ne suffit pas d’écrire les libertés dans un texte, encore faut-il qu’elles vivent dans la pratique. Au Gabon, elles survivent sous condition, comme des promesses suspendues.

Le Gabon reste dans sa Première République

Depuis 1960, la République gabonaise a changé d’apparence mille fois, sans jamais changer de nature : Le présidentialisme renforcé sous Mba et Bongo ; le multipartisme sous contrôle depuis 1990 ; les révisions constitutionnelles centralisatrices sous Ali Bongo ; et la transition militaire sans proclamation de rupture malgré le référendum de 2024, illusion de consultation populaire.

La Première République gabonaise est une République caméléon : elle mute, elle s’adapte, elle survit. Tant qu’un événement politique majeur n’aura pas proclamé la fin de cet ordre ancien et institué une nouvelle République par un acte du peuple libre, le Gabon restera enfermé dans son premier destin inachevé.

Voir Plus Voir Plus Voir Plus
PUBLICITÉ

La nouvelle Constitution n’inaugure pas une République nouvelle ! La polémique est timide mais enfle sur les réseaux sociaux : comment est-il soudainement question d’une Cinquième République au Gabon ? Car, derrière les proclamations officielles et les mots triomphants célébrant l’avènement d’une Cinquième République gabonaise, la réalité institutionnelle impose une vérité moins flatteuse : celle d’une continuité maquillée en renouveau. À l’épreuve du droit et de l’histoire, depuis 1960, le Gabon n’a jamais véritablement refermé le livre de sa Première République. Pas de rupture fondatrice, pas de refondation authentique, pas de souveraineté populaire exercée en pleine lumière. L’histoire politique du pays ressemble moins à une succession de Républiques qu’à une même page interminablement corrigée. Décryptage d’une illusion institutionnelle.

Réécrire la Constitution sans briser l’ancien ordre, c’est repeindre une maison fissurée sans jamais reconstruire ses fondations. © GabonReview

L’idée a d’abord été lancée par un maitre de cérémonie, le 19 décembre 2024 à la Place de la Libération à Libreville, au moment où le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, s’apprêtait à signer la loi constitutionnelle et le décret de sa promulgation. Le maitre de cérémonie avait forcement reçu, de quelqu’un, des éléments de langage. L’idée a ensuite fait l’objet de la tribune d’une autorité universitaire, dans le quotidien L’Union, énumérant les Républiques sur la base des différentes révisions constitutionnelles et de changements anecdotiques intervenus dans l’histoire du Gabon post-colonial, sans réel impact sur l’organisation institutionnelle du pays ni sur l’interaction entre ses institutions républicaines. Pourtant, en droit comme en histoire, le Gabon demeure dans sa Première République, patinée par les ans, réformée mille fois, mais jamais refondée. Voici pourquoi.

Une République ne naît pas d’un simple texte : leçons du droit comparé

Dans la science constitutionnelle, changer de République suppose bien plus qu’adopter une nouvelle loi fondamentale. L’histoire constitutionnelle du monde enseigne, en effet, que  les vraies ruptures ne se comptent pas au nombre des amendements ni des lois nouvelles. Elles surgissent des séismes institutionnels qui abolissent l’ancien ordre pour en édifier un autre, sur des bases repensées, et validées par la souveraineté populaire.

En France, la Cinquième République est née d’une crise terminale de la Quatrième, incapable de gouverner en pleine guerre d’Algérie. La Constitution de 1958, conçue par Michel Debré sous l’égide de De Gaulle, redessine radicalement la distribution des pouvoirs. Elle est adoptée par référendum, non comme une réforme, mais comme une fondation : le peuple tranche en conscience et refonde son destin institutionnel. Au Ghana, la Quatrième République surgit en 1992 non pas d’une révision, mais d’une volonté de rupture, après des années de dictature militaire. Une Constitution neuve, soumise à référendum, inaugure une ère de libertés fondamentales, de multipartisme et de limitation de l’exécutif. Au Nigeria enfin, en 1999, après quinze ans de régimes militaires, la promulgation d’une nouvelle Constitution par le président élu Olusegun Obasanjo acte le retour au pouvoir civil, dans un changement complet de paradigme juridique.

Dans chacun de ces cas, la fondation d’une République suppose trois choses : l’effondrement ou l’abandon clair de l’ordre ancien, la rédaction d’une architecture juridique inédite, et sa validation par une expression libre, massive et informée du peuple. C’est ce triptyque qui fait l’acte fondateur, non la simple rédaction d’un nouveau texte.

Le Gabon : soixante ans d’évolutions sans révolution

Depuis son indépendance le 17 août 1960, le Gabon n’a jamais connu cet instant fondateur. Au début, sous Léon Mba, le pays adopte un régime parlementaire fragile où le président partage le pouvoir avec une Assemblée nationale forte. Mais, très vite, en 1961, une nouvelle Constitution institue un présidentialisme hyper-concentré : le président concentre l’ensemble de l’exécutif et gouverne sans contrepouvoirs effectifs. La mort de Léon Mba, l’ascension d’Omar Bongo, et l’instauration du parti unique en 1968 parachèvent ce glissement vers une omnipotence présidentielle assumée.

En 1990, la Conférence nationale ouvre le multipartisme. Pourtant, la Constitution de 1991, bien qu’instaurant un régime semi-présidentiel, ne fonde pas une nouvelle République : elle est adoptée par les parlementaires, non par le peuple souverain. Sous Ali Bongo, à travers les réformes de 2011 et 2018, le présidentialisme est renforcé au détriment du Parlement.

Le coup d’État militaire du 30 août 2023 suspend certes la Constitution, mais sans abroger l’ordre ancien ni instituer un nouveau pacte démocratique.

Ainsi, de 1960 à 2023, malgré les apparences de changements, le Gabon reste enfermé dans la matrice de sa Première République : chaque transformation fut un simple ajustement, jamais une refondation.

Le référendum de 2024 : une consultation sans rupture

Le référendum du 16 novembre 2024 aurait pu être l’acte fondateur d’une République nouvelle. Mais il a été profondément vicié dans sa conception et son exécution. La Constitution soumise au vote, rédigée par une commission ad hoc, n’a fait l’objet d’aucun débat public sérieux. Aucun effort pédagogique n’a été consenti pour éclairer les citoyens. La campagne référendaire, transformée en plébiscite autour de Brice Oligui Nguema, a réduit le scrutin à une validation politique, non à un choix constitutionnel éclairé.

Le nouveau texte renforce la présidence : suppression du Premier ministre, nomination et révocation du vice-président par le chef de l’État, affaiblissement du Parlement. Loin d’instaurer un nouvel équilibre des pouvoirs, la réforme prolonge la logique ancienne d’un exécutif prédominant.

Sans débat libre, sans choix éclairé, sans véritable refondation, la nouvelle Constitution n’inaugure pas une République nouvelle.

Une justice encore sous tutelle, des libertés toujours encadrées : la preuve par l’effectivité

Si le Gabon avait fondé une République nouvelle, l’on y verrait triompher la séparation effective des pouvoirs, l’indépendance de la justice, et l’exercice plein des libertés fondamentales.

Or, malgré l’affichage constitutionnel, la justice reste sous tutelle : le président de la République continue de présider le Conseil supérieur de la magistrature, conservant un pouvoir de nomination déterminant. La séparation réelle entre le pouvoir politique et le pouvoir judiciaire demeure une fiction institutionnelle.

Les libertés publiques, proclamées mais bridées et jamais traduits en textes de loi, restent soumises à des restrictions de fait : liberté d’expression contrôlée, médias littéralement sous pression, droit de manifestation encadré. Le climat de liberté est fragile, et la peur des représailles demeure.

Dans un tel contexte, l’absence de contrepouvoirs effectifs interdit de parler d’une rupture républicaine. Il ne suffit pas d’écrire les libertés dans un texte, encore faut-il qu’elles vivent dans la pratique. Au Gabon, elles survivent sous condition, comme des promesses suspendues.

Le Gabon reste dans sa Première République

Depuis 1960, la République gabonaise a changé d’apparence mille fois, sans jamais changer de nature : Le présidentialisme renforcé sous Mba et Bongo ; le multipartisme sous contrôle depuis 1990 ; les révisions constitutionnelles centralisatrices sous Ali Bongo ; et la transition militaire sans proclamation de rupture malgré le référendum de 2024, illusion de consultation populaire.

La Première République gabonaise est une République caméléon : elle mute, elle s’adapte, elle survit. Tant qu’un événement politique majeur n’aura pas proclamé la fin de cet ordre ancien et institué une nouvelle République par un acte du peuple libre, le Gabon restera enfermé dans son premier destin inachevé.

author avatar
Anne-Sophie Laborieux
See Full Bio
Tags: Gabon actualitégabon media timeLibreville info
PartageTweet
Anne-Sophie Laborieux

Anne-Sophie Laborieux

En rapportArticles

gabon :-manifestation-contre-l’exil-de-sylvia,-noureddine-et-ali-bongo-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|
Gabon

Gabon : Manifestation contre l’exil de Sylvia, Noureddine et Ali Bongo | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

19 mai 2025
0
differend-territorial :-la-cij-attribue-l’ile-mbanie-a-la-guinee-equatoriale,-mais-le-gabon-gagne-des-territoires-frontaliers-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|
Gabon

Différend territorial : La CIJ attribue l’île Mbanié à la Guinée équatoriale, mais le Gabon gagne des territoires frontaliers | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

19 mai 2025
0
le-paradoxe-white-:-accuse-au-gabon,-couronne-a-l’international,-l’impunite-verte-en-marche-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|
Gabon

Le paradoxe White : accusé au Gabon, couronné à l’international, l’impunité verte en marche | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

18 mai 2025
0
chambrier-rassure,-oyima-temporise-:-le-feuilleton-de-la-transition-a-bgfibank-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|
Gabon

Chambrier rassure, Oyima temporise : le feuilleton de la transition à BGFIBank | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

18 mai 2025
0
libreville-rome:-oligui-nguema-a-l’inauguration-du-pontificat-du-pape-leon-xiv-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|
Gabon

Libreville-Rome: Oligui Nguema à l’inauguration du pontificat du pape Léon XIV | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

17 mai 2025
0
hausse-des-indemnites-des-chefs-de-quartier-:-le-gouvernement-acte-une-revalorisation-attendue-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|
Gabon

Hausse des indemnités des chefs de quartier : le gouvernement acte une revalorisation attendue | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

17 mai 2025
0
Article suivant
5.-what-to-anticipate-when-dating-an-officer?-they-may-n’t-have-returning-to-numerous-thoughts-–-kalara-hebdo

5. What to anticipate when dating an officer? They may n't have returning to numerous thoughts - Kalara Hebdo

the-benefits-of-teenager-lesbian-applications-and-internet-sites-–-kalara-hebdo

The benefits of Teenager Lesbian Applications and Internet sites - Kalara Hebdo

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended Stories

assemblee-nationale-:-trois-projets-de-loi-de-charles-m’ba-a-la-commission-des-finances-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|

Assemblée nationale : Trois projets de loi de Charles M’ba à la Commission des Finances | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

20 mars 2025
0
Bola Tinubu appelle à un cessez-le-feu au sommet arabo-islamique de Riyad

Bola Tinubu appelle à un cessez-le-feu au sommet arabo-islamique de Riyad

10 novembre 2024
963
en-guinee,-universitaires-et-journalistes-s’insurgent-apres-l’arrestation-d’aliou-bah-–-jeune-afrique.com

En Guinée, universitaires et journalistes s’insurgent après l’arrestation d’Aliou Bah – Jeune Afrique.com

30 décembre 2024
0

Popular Stories

  • Mahamat Abbas Tolli : Un Tchadien en route vers la présidence de la BAD

    Mahamat Abbas Tolli : Un Tchadien en route vers la présidence de la BAD

    0 Partages
    Partage 0 Tweet 0
  • Le président Assoumani réapparaît après une tentative d’assassinat aux Comores

    2 Partages
    Partage 0 Tweet 0
  • Ayachi Zammel, opposant à Kaïs Saïed, condamné à 20 mois de prison pour fraude électorale

    5 Partages
    Partage 0 Tweet 0
  • Le Sénégal face à une crise de la dette : Bassirou Diomaye Faye sous pression

    60 Partages
    Partage 0 Tweet 0
  • Législatives au Sénégal : Dernier jour de campagne sous tension

    0 Partages
    Partage 0 Tweet 0
BlomNews

Nous proposons des solutions de monétisation de vos contenus, veuillez vous connecter à notre réseau social Fanzzy se connecter »

Articles récents

  • Cacao : le Nigeria sur les traces de la Côte d’Ivoire et du Ghana
  • Cherkaoui Habboub (BCIJ) : « La menace terroriste s’est déplacée du Moyen-Orient vers le Sahel, zone devenue un épicentre d’instabilité »
  • Spelen Plinko in Nederland – Speel Online bij Online Casino – Kalara Hebdo

Catégories

  • Afrique
  • Bénin
  • BREAKING NEWS
  • Burkina Faso
  • Cameroun
  • Centrafrique
  • Congo
  • Congo kinshasa
  • Conseils
  • Côte d'Ivoire
  • Economie
  • Faits Divers
  • Gabon
  • Guinée conakry
  • Mali
  • Monde
  • Niger
  • Nigeria
  • Politique
  • Sénégal
  • Sport
  • Tchad
  • Tech
  • Togo
  • Uncategorized
  • Vidéo

Nos Conditions

  • Privacy Policy
  • Conditions d’utilisations

© 2024 INFOAFRIQUEs

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password? Sign Up

Create New Account!

Fill the forms bellow to register

All fields are required. Log In

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Log In

Add New Playlist

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Accueil
  • Monde
  • Cameroun
  • Gabon
    • Centrafrique
      • Tchad
  • Congo kinshasa
    • Congo
  • Côte d’Ivoire
    • Guinée conakry
      • Togo
  • Sénégal
    • Mali
      • Niger
  • Voyage
  • Tech
  • Subscription
  • Contact Us

© 2024 INFOAFRIQUEs

Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?