La clôture des inscriptions sur les listes électorales au Cameroun, 31 Août 2024, a suscité des réactions vives, notamment de la part de Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Kamto a dénoncé ce qu’il considère comme une manipulation du fichier électoral et a appelé à un audit indépendant avant les élections prévues en 2025.
Maurice Kamto a exprimé des inquiétudes quant à l’intégrité du fichier électoral, affirmant qu’Elecam, l’organe en charge des élections, collabore avec ses partenaires techniques allemands pour maintenir le nombre d’inscrits le plus bas possible. « Ces pratiques criminelles tuent les balbutiements de la justice camerounaise », a-t-il déclaré, appelant à une action immédiate pour garantir des élections transparentes.Kamto a également souligné que moins de 20 000 Camerounais étaient inscrits dans la diaspora et que des irrégularités avaient été constatées, avec la soustraction de 364 électeurs sans explication. Il a insisté sur la nécessité d’un audit du fichier électoral pour assurer la crédibilité du processus.
En réponse aux accusations, Éric Essoussé, directeur général des élections chez Elecam, a démenti toute volonté d’exclure les Camerounais de la diaspora. Il a expliqué que la pandémie de Covid-19 avait temporairement mis à l’écart la diaspora, mais que les inscriptions avaient repris cette année avec des visites dans les 46 missions et postes consulaires du Cameroun à travers le monde. « Dès que nous avons lancé les inscriptions, plus personne ne s’est retrouvée dans la rue« , a-t-il affirmé.Essoussé a également défendu l’intégrité du système électoral en affirmant qu’il est difficile d’y faire de la fraude. « Nous voulons avoir un fichier crédible pour que lorsque nous partons à l’élection, il soit accepté de tous », a-t-il déclaré.
Volker Türk, haut représentant des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie, en visite au Cameroun, a souligné la nécessité d’un scrutin apaisé en 2025. Il a exhorté les partis politiques à éviter tout discours de haine et a rappelé leur responsabilité dans le maintien de l’unité nationale. Une délégation des Nations Unies avait déjà séjourné au Cameroun en juillet dernier pour discuter avec l’administration et les parties prenantes sur les conditions d’une bonne organisation des élections.
Alors que le Cameroun se prépare pour des élections cruciales en 2025, les appels à un audit du fichier électoral et les préoccupations concernant l’inclusivité du processus soulignent l’importance d’une transparence accrue. La mobilisation citoyenne et le dialogue entre les différentes parties prenantes seront essentiels pour garantir un scrutin équitable et démocratique.