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Accueil Gabon

CNAMGS : Des milliards collectés, des pharmacies toujours impayées. Où va l’argent ? | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Anne-Sophie Laborieux Par Anne-Sophie Laborieux
11 février 2025
Temps de lecture :5 minutes de lecture
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0
cnamgs :-des-milliards-collectes,-des-pharmacies-toujours-impayees-ou-va-l’argent ?-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|

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Le secteur pharmaceutique gabonais est toujours au bord de l’asphyxie. Si les pharmacies, étranglées par des impayés massifs, ne menacent plus de suspendre à nouveau la délivrance de médicaments aux assurés de la CNAMGS, le problème reste le même
 : les arriérés de leur dette envers les fournisseurs ont atteint des montants gargantuesques. Pourtant, l’organisme dispose de plusieurs sources de financement génèrant des milliards de FCFA chaque année. Cotisations sociales, Redevance Obligatoire à l’Assurance Maladie (ROAM), dotations budgétaires de l’État… autant de ressources qui devraient garantir le bon fonctionnement du système. Mais alors, pourquoi la CNAMGS est-elle incapable d’honorer ses créances ?

Un mécanisme de financement bien rodé, des milliards collectés, mais des pharmacies à l’agonie : où disparaît l’argent de la CNAMGS ? © GabonReview

En juin 2024, les pharmacies gabonaises ont signalé des monstrueuses difficultés financières en raison des arriérés de paiement de la CNAMGS, menaçant leur viabilité et l’approvisionnement en médicaments. Cette situation a conduit, le 1er janvier 2025, à la suspension de la délivrance de médicaments aux assurés de la CNAMGS par le Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga), affectant environ 40% de la population. Après une intervention du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, le 5 janvier 2025, des mesures ont été prises pour résoudre la crise, permettant aux pharmacies de reprendre le service aux assurés dès le 6 janvier 2025.

Dans les faits, selon des sources proches du dossier, un petit problème de signature avait été invoqué lors de la rencontre entre les membres du Sypharga et Oligui Nguema : la nouvelle directrice générale de la CNAMGS, Nadia Christelle Koye, n’ayant alors pas encore pris réellement les choses en mains. Depuis lors cependant, les choses n’ont pas vraiment bougé : «Sept pharmacies seulement parmi celles logées et payées au Trésor public, ont reçu quelque chose, mais ce sont des broutilles. Celles qui sont payées par Ecobank ont reçu à ce jour zéro francs», soutient un pharmacien sous condition d’anonymat.

Les trois piliers du financement de la CNAMGS

Comment donc expliquer cette incapacité de la CNAMGS à honorer ses engagements alors que son financement repose sur plusieurs sources bien établies ?

Il faut tout d’abord garder en mémoire que les cotisations sociales constituent une part essentielle des ressources. Les employeurs publics et privés doivent verser 4,1 % du salaire brut de leurs employés, tandis que les travailleurs cotisent à hauteur de 2,5 %. Pour les retraités, une contribution de 1,5 % est prélevée, à l’exception de ceux dont la pension est inférieure ou égale au SMIG, qui en sont exonérés. Ces prélèvements, bien qu’assurant une rentrée régulière de fonds, dépendent fortement cependant du niveau d’emploi et du dynamisme économique du pays. Soit !

La Redevance Obligatoire à l’Assurance Maladie (ROAM) constitue une autre grande source de financement de la CNAMGS. Cette taxe s’applique directement sur le chiffre d’affaires des opérateurs de téléphonie mobile, à hauteur de 10 %. Par ailleurs, un prélèvement de 1,5 % est appliqué sur les montants transférés à l’étranger hors CEMAC.
Si les chiffes des transferts d’argent hors Cemac ne sont pas facilement disponibles, il reste qu’en 2024, la ROAM a généré des recettes importantes. A titre d’exemple, au troisième trimestre 2024, le secteur de la téléphonie mobile a enregistré un chiffre d’affaires de 50,83 milliards de FCFA, ce qui implique un versement de 5,08 milliards de FCFA à la CNAMGS pour cette seule période. En extrapolant ce montant sur l’année, les recettes annuelles issues de la ROAM devraient s’élever à environ 20 milliards de FCFA.

Enfin, l’État complète ces ressources par des dotations budgétaires inscrites dans la Loi des finances. Visant principalement à financer les prestations sociales et la prise en charge des Gabonais économiquement faibles (GEF), elles se composent de 2 milliards FCFA pour les étudiants et 9 milliards FCFA pour les GEF. L’affectation de ces fonds dépend bien souvent des arbitrages budgétaires et des priorités du gouvernement, ce qui peut occasionner des retards dans les décaissements.

Opacité et dysfonctionnements : pourquoi la CNAMGS se montre-t-elle fauchée ?

Malgré ce modèle de financement apparemment solide, la CNAMGS peine à honorer ses engagements envers les pharmacies et d’autres prestataires de santé. Plusieurs hypothèses pourraient expliquer cette situation. Tout d’abord, une incertitude sur l’affectation effective des ressources collectées. Les fonds issus de la ROAM et des cotisations sociales sont-ils intégralement versés à la CNAMGS, ou une partie est-elle réaffectée à d’autres dépenses publiques ? L’absence de transparence sur ces flux financiers empêche en tout cas de trancher clairement cette question.

Des dysfonctionnements internes à la CNAMGS pourraient, d’autre part, être en cause. Une gestion inefficace, des charges administratives élevées et des dépenses mal maîtrisées peuvent en effet réduire la capacité de l’organisme à payer ses partenaires. Il est également possible que la CNAMGS ait accumulé une dette importante, la contraignant à privilégier certains paiements au détriment d’autres.

Pour sortir de l’impasse, il est impératif de mettre en place un audit financier indépendant qui établirait avec précision l’utilisation des fonds collectés. Une meilleure transparence des flux financiers permettrait d’identifier d’éventuelles anomalies. L’État doit également garantir que les ressources destinées à la CNAMGS soient effectivement affectées à leur usage initial, et renforcer les contrôles sur les opérateurs assujettis à la ROAM afin d’éviter tout défaut de versement.

L’épée de Damoclès

Si ces mesures ne sont pas mises en œuvre, l’incapacité à payer les pharmacies ne pourra être interprétée que comme un symptôme d’une mauvaise gestion des ressources ou d’une ponction abusive des fonds au détriment des besoins de santé publique.

Si les syndiqués du Sypharga ont arrêté de brandir la menace d’une suspension de leurs prestations envers la CNAMGS, il n’en reste pas moins que leur dette envers les firmes pharmaceutiques fournisseuses est devenue monstrueuse. Sans crier gare, ils vont être contraints d’arrêter les commandes. De nombreux médicaments vont ainsi en venir à manquer au Gabon, au grand dam des assurés de l’organisme censé garantir la couverture maladie universelle. La situation est à l’urgence et l’inaction pourrait donc précipiter le pays dans une spirale dévastatrice.

La question demeure : où va réellement l’argent de la CNAMGS ?

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Le secteur pharmaceutique gabonais est toujours au bord de l’asphyxie. Si les pharmacies, étranglées par des impayés massifs, ne menacent plus de suspendre à nouveau la délivrance de médicaments aux assurés de la CNAMGS, le problème reste le même
 : les arriérés de leur dette envers les fournisseurs ont atteint des montants gargantuesques. Pourtant, l’organisme dispose de plusieurs sources de financement génèrant des milliards de FCFA chaque année. Cotisations sociales, Redevance Obligatoire à l’Assurance Maladie (ROAM), dotations budgétaires de l’État… autant de ressources qui devraient garantir le bon fonctionnement du système. Mais alors, pourquoi la CNAMGS est-elle incapable d’honorer ses créances ?

Un mécanisme de financement bien rodé, des milliards collectés, mais des pharmacies à l’agonie : où disparaît l’argent de la CNAMGS ? © GabonReview

En juin 2024, les pharmacies gabonaises ont signalé des monstrueuses difficultés financières en raison des arriérés de paiement de la CNAMGS, menaçant leur viabilité et l’approvisionnement en médicaments. Cette situation a conduit, le 1er janvier 2025, à la suspension de la délivrance de médicaments aux assurés de la CNAMGS par le Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga), affectant environ 40% de la population. Après une intervention du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, le 5 janvier 2025, des mesures ont été prises pour résoudre la crise, permettant aux pharmacies de reprendre le service aux assurés dès le 6 janvier 2025.

Dans les faits, selon des sources proches du dossier, un petit problème de signature avait été invoqué lors de la rencontre entre les membres du Sypharga et Oligui Nguema : la nouvelle directrice générale de la CNAMGS, Nadia Christelle Koye, n’ayant alors pas encore pris réellement les choses en mains. Depuis lors cependant, les choses n’ont pas vraiment bougé : «Sept pharmacies seulement parmi celles logées et payées au Trésor public, ont reçu quelque chose, mais ce sont des broutilles. Celles qui sont payées par Ecobank ont reçu à ce jour zéro francs», soutient un pharmacien sous condition d’anonymat.

Les trois piliers du financement de la CNAMGS

Comment donc expliquer cette incapacité de la CNAMGS à honorer ses engagements alors que son financement repose sur plusieurs sources bien établies ?

Il faut tout d’abord garder en mémoire que les cotisations sociales constituent une part essentielle des ressources. Les employeurs publics et privés doivent verser 4,1 % du salaire brut de leurs employés, tandis que les travailleurs cotisent à hauteur de 2,5 %. Pour les retraités, une contribution de 1,5 % est prélevée, à l’exception de ceux dont la pension est inférieure ou égale au SMIG, qui en sont exonérés. Ces prélèvements, bien qu’assurant une rentrée régulière de fonds, dépendent fortement cependant du niveau d’emploi et du dynamisme économique du pays. Soit !

La Redevance Obligatoire à l’Assurance Maladie (ROAM) constitue une autre grande source de financement de la CNAMGS. Cette taxe s’applique directement sur le chiffre d’affaires des opérateurs de téléphonie mobile, à hauteur de 10 %. Par ailleurs, un prélèvement de 1,5 % est appliqué sur les montants transférés à l’étranger hors CEMAC.
Si les chiffes des transferts d’argent hors Cemac ne sont pas facilement disponibles, il reste qu’en 2024, la ROAM a généré des recettes importantes. A titre d’exemple, au troisième trimestre 2024, le secteur de la téléphonie mobile a enregistré un chiffre d’affaires de 50,83 milliards de FCFA, ce qui implique un versement de 5,08 milliards de FCFA à la CNAMGS pour cette seule période. En extrapolant ce montant sur l’année, les recettes annuelles issues de la ROAM devraient s’élever à environ 20 milliards de FCFA.

Enfin, l’État complète ces ressources par des dotations budgétaires inscrites dans la Loi des finances. Visant principalement à financer les prestations sociales et la prise en charge des Gabonais économiquement faibles (GEF), elles se composent de 2 milliards FCFA pour les étudiants et 9 milliards FCFA pour les GEF. L’affectation de ces fonds dépend bien souvent des arbitrages budgétaires et des priorités du gouvernement, ce qui peut occasionner des retards dans les décaissements.

Opacité et dysfonctionnements : pourquoi la CNAMGS se montre-t-elle fauchée ?

Malgré ce modèle de financement apparemment solide, la CNAMGS peine à honorer ses engagements envers les pharmacies et d’autres prestataires de santé. Plusieurs hypothèses pourraient expliquer cette situation. Tout d’abord, une incertitude sur l’affectation effective des ressources collectées. Les fonds issus de la ROAM et des cotisations sociales sont-ils intégralement versés à la CNAMGS, ou une partie est-elle réaffectée à d’autres dépenses publiques ? L’absence de transparence sur ces flux financiers empêche en tout cas de trancher clairement cette question.

Des dysfonctionnements internes à la CNAMGS pourraient, d’autre part, être en cause. Une gestion inefficace, des charges administratives élevées et des dépenses mal maîtrisées peuvent en effet réduire la capacité de l’organisme à payer ses partenaires. Il est également possible que la CNAMGS ait accumulé une dette importante, la contraignant à privilégier certains paiements au détriment d’autres.

Pour sortir de l’impasse, il est impératif de mettre en place un audit financier indépendant qui établirait avec précision l’utilisation des fonds collectés. Une meilleure transparence des flux financiers permettrait d’identifier d’éventuelles anomalies. L’État doit également garantir que les ressources destinées à la CNAMGS soient effectivement affectées à leur usage initial, et renforcer les contrôles sur les opérateurs assujettis à la ROAM afin d’éviter tout défaut de versement.

L’épée de Damoclès

Si ces mesures ne sont pas mises en œuvre, l’incapacité à payer les pharmacies ne pourra être interprétée que comme un symptôme d’une mauvaise gestion des ressources ou d’une ponction abusive des fonds au détriment des besoins de santé publique.

Si les syndiqués du Sypharga ont arrêté de brandir la menace d’une suspension de leurs prestations envers la CNAMGS, il n’en reste pas moins que leur dette envers les firmes pharmaceutiques fournisseuses est devenue monstrueuse. Sans crier gare, ils vont être contraints d’arrêter les commandes. De nombreux médicaments vont ainsi en venir à manquer au Gabon, au grand dam des assurés de l’organisme censé garantir la couverture maladie universelle. La situation est à l’urgence et l’inaction pourrait donc précipiter le pays dans une spirale dévastatrice.

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Comment donc expliquer cette incapacité de la CNAMGS à honorer ses engagements alors que son financement repose sur plusieurs sources bien établies ?

Il faut tout d’abord garder en mémoire que les cotisations sociales constituent une part essentielle des ressources. Les employeurs publics et privés doivent verser 4,1 % du salaire brut de leurs employés, tandis que les travailleurs cotisent à hauteur de 2,5 %. Pour les retraités, une contribution de 1,5 % est prélevée, à l’exception de ceux dont la pension est inférieure ou égale au SMIG, qui en sont exonérés. Ces prélèvements, bien qu’assurant une rentrée régulière de fonds, dépendent fortement cependant du niveau d’emploi et du dynamisme économique du pays. Soit !

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 : les arriérés de leur dette envers les fournisseurs ont atteint des montants gargantuesques. Pourtant, l’organisme dispose de plusieurs sources de financement génèrant des milliards de FCFA chaque année. Cotisations sociales, Redevance Obligatoire à l’Assurance Maladie (ROAM), dotations budgétaires de l’État… autant de ressources qui devraient garantir le bon fonctionnement du système. Mais alors, pourquoi la CNAMGS est-elle incapable d’honorer ses créances ?

Un mécanisme de financement bien rodé, des milliards collectés, mais des pharmacies à l’agonie : où disparaît l’argent de la CNAMGS ? © GabonReview

En juin 2024, les pharmacies gabonaises ont signalé des monstrueuses difficultés financières en raison des arriérés de paiement de la CNAMGS, menaçant leur viabilité et l’approvisionnement en médicaments. Cette situation a conduit, le 1er janvier 2025, à la suspension de la délivrance de médicaments aux assurés de la CNAMGS par le Syndicat des pharmaciens du Gabon (Sypharga), affectant environ 40% de la population. Après une intervention du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, le 5 janvier 2025, des mesures ont été prises pour résoudre la crise, permettant aux pharmacies de reprendre le service aux assurés dès le 6 janvier 2025.

Dans les faits, selon des sources proches du dossier, un petit problème de signature avait été invoqué lors de la rencontre entre les membres du Sypharga et Oligui Nguema : la nouvelle directrice générale de la CNAMGS, Nadia Christelle Koye, n’ayant alors pas encore pris réellement les choses en mains. Depuis lors cependant, les choses n’ont pas vraiment bougé : «Sept pharmacies seulement parmi celles logées et payées au Trésor public, ont reçu quelque chose, mais ce sont des broutilles. Celles qui sont payées par Ecobank ont reçu à ce jour zéro francs», soutient un pharmacien sous condition d’anonymat.

Les trois piliers du financement de la CNAMGS

Comment donc expliquer cette incapacité de la CNAMGS à honorer ses engagements alors que son financement repose sur plusieurs sources bien établies ?

Il faut tout d’abord garder en mémoire que les cotisations sociales constituent une part essentielle des ressources. Les employeurs publics et privés doivent verser 4,1 % du salaire brut de leurs employés, tandis que les travailleurs cotisent à hauteur de 2,5 %. Pour les retraités, une contribution de 1,5 % est prélevée, à l’exception de ceux dont la pension est inférieure ou égale au SMIG, qui en sont exonérés. Ces prélèvements, bien qu’assurant une rentrée régulière de fonds, dépendent fortement cependant du niveau d’emploi et du dynamisme économique du pays. Soit !

La Redevance Obligatoire à l’Assurance Maladie (ROAM) constitue une autre grande source de financement de la CNAMGS. Cette taxe s’applique directement sur le chiffre d’affaires des opérateurs de téléphonie mobile, à hauteur de 10 %. Par ailleurs, un prélèvement de 1,5 % est appliqué sur les montants transférés à l’étranger hors CEMAC.
Si les chiffes des transferts d’argent hors Cemac ne sont pas facilement disponibles, il reste qu’en 2024, la ROAM a généré des recettes importantes. A titre d’exemple, au troisième trimestre 2024, le secteur de la téléphonie mobile a enregistré un chiffre d’affaires de 50,83 milliards de FCFA, ce qui implique un versement de 5,08 milliards de FCFA à la CNAMGS pour cette seule période. En extrapolant ce montant sur l’année, les recettes annuelles issues de la ROAM devraient s’élever à environ 20 milliards de FCFA.

Enfin, l’État complète ces ressources par des dotations budgétaires inscrites dans la Loi des finances. Visant principalement à financer les prestations sociales et la prise en charge des Gabonais économiquement faibles (GEF), elles se composent de 2 milliards FCFA pour les étudiants et 9 milliards FCFA pour les GEF. L’affectation de ces fonds dépend bien souvent des arbitrages budgétaires et des priorités du gouvernement, ce qui peut occasionner des retards dans les décaissements.

Opacité et dysfonctionnements : pourquoi la CNAMGS se montre-t-elle fauchée ?

Malgré ce modèle de financement apparemment solide, la CNAMGS peine à honorer ses engagements envers les pharmacies et d’autres prestataires de santé. Plusieurs hypothèses pourraient expliquer cette situation. Tout d’abord, une incertitude sur l’affectation effective des ressources collectées. Les fonds issus de la ROAM et des cotisations sociales sont-ils intégralement versés à la CNAMGS, ou une partie est-elle réaffectée à d’autres dépenses publiques ? L’absence de transparence sur ces flux financiers empêche en tout cas de trancher clairement cette question.

Des dysfonctionnements internes à la CNAMGS pourraient, d’autre part, être en cause. Une gestion inefficace, des charges administratives élevées et des dépenses mal maîtrisées peuvent en effet réduire la capacité de l’organisme à payer ses partenaires. Il est également possible que la CNAMGS ait accumulé une dette importante, la contraignant à privilégier certains paiements au détriment d’autres.

Pour sortir de l’impasse, il est impératif de mettre en place un audit financier indépendant qui établirait avec précision l’utilisation des fonds collectés. Une meilleure transparence des flux financiers permettrait d’identifier d’éventuelles anomalies. L’État doit également garantir que les ressources destinées à la CNAMGS soient effectivement affectées à leur usage initial, et renforcer les contrôles sur les opérateurs assujettis à la ROAM afin d’éviter tout défaut de versement.

L’épée de Damoclès

Si ces mesures ne sont pas mises en œuvre, l’incapacité à payer les pharmacies ne pourra être interprétée que comme un symptôme d’une mauvaise gestion des ressources ou d’une ponction abusive des fonds au détriment des besoins de santé publique.

Si les syndiqués du Sypharga ont arrêté de brandir la menace d’une suspension de leurs prestations envers la CNAMGS, il n’en reste pas moins que leur dette envers les firmes pharmaceutiques fournisseuses est devenue monstrueuse. Sans crier gare, ils vont être contraints d’arrêter les commandes. De nombreux médicaments vont ainsi en venir à manquer au Gabon, au grand dam des assurés de l’organisme censé garantir la couverture maladie universelle. La situation est à l’urgence et l’inaction pourrait donc précipiter le pays dans une spirale dévastatrice.

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