Un an après le coup d’État du 30 août 2023, orchestré par les Forces armées gabonaises sous l’égide du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le Gabon se trouve à un tournant crucial. Alors que les espoirs de changement et de réforme avaient suscité un certain enthousiasme dans les premières semaines suivant le renversement du régime d’Ali Bongo, le temps a révélé des fractures et des désillusions.
Dans une récente interview accordée à Radio France Internationale (RFI), l’ancien Premier ministre Alain Claude Bilie-By-Nze a partagé son analyse sur la situation actuelle du pays. Il a estimé que le bilan des militaires, et en particulier du Général Brice Oligui Nguema, ne répondait pas aux attentes de la population. Pour Bilie-By-Nze, ce coup d’État semble s’être transformé en un exercice de pouvoir où les dirigeants militaires poursuivent des intérêts personnels plutôt que de s’engager véritablement dans une transition démocratique.
« Au lieu de prioriser le bien-être de la nation et la restauration de la démocratie, il semble que les membres du CTRI agissent davantage comme des hommes politiques en quête de légitimité personnelle », a-t-il déclaré. Cette déclaration soulève une question cruciale : le Gabon est-il véritablement sur la voie de la démocratie ou assiste-t-on à un simple changement de gardes à la tête des institutions ?
L’interview de Bilie-By-Nze met également en lumière les attentes de la population gabonaise, qui aspiraient à une amélioration concrète des conditions de vie, à la fin des pratiques autoritaires et à un respect des droits humains. Un an après le coup d’État, ces attentes restent largement insatisfaites, laissant place à une atmosphère de méfiance et de désillusion.
Les acteurs politiques et la société civile sont ainsi appelés à se mobiliser pour rappeler les promesses de changement faites par les militaires. Alors que le climat politique continue d’évoluer au Gabon, il est impératif que les dirigeants actuels prennent conscience de leurs responsabilités et s’engagent véritablement dans un processus de dialogue inclusif qui implique toutes les parties prenantes, pour restaurer la confiance du peuple gabonais.
Les jours et mois à venir seront décisifs pour définir l’avenir politique du Gabon. Les promesses de transition et de démocratie doivent se traduire en actions concrètes, ou sinon, le pays risque de sombrer dans une nouvelle ère de désenchantement et de stagnation.
En somme, la question reste ouverte : le Gabon est-il réellement sur le chemin d’une nouvelle ère, ou sommes-nous simplement témoins d’un rattachement des mêmes pratiques au sein d’un nouveau régime ? L’avenir politique du pays en dépend.