BlomNews
Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Se connecter
  • Registre
  • Accueil
  • Monde
  • Afrique
    • Cameroun
    • Centrafrique
    • Côte d’Ivoire
    • Guinée conakry
    • Sénégal
    • Gabon
    • Congo
    • Congo kinshasa
    • Mali
    • Togo
    • Niger
    • Tchad
    • Burkina Faso
    • Bénin
  • Politique
  • Economie
  • Tech
SE CONNECTER
S'ABONNER
  • Accueil
  • Monde
  • Afrique
    • Cameroun
    • Centrafrique
    • Côte d’Ivoire
    • Guinée conakry
    • Sénégal
    • Gabon
    • Congo
    • Congo kinshasa
    • Mali
    • Togo
    • Niger
    • Tchad
    • Burkina Faso
    • Bénin
  • Politique
  • Economie
  • Tech
Aucun résultat
Voir tous les résultats
BlomNews
Aucun résultat
Voir tous les résultats
Accueil Gabon

Garde, renseignement, loyauté : la pyramide invisible du pouvoir Oligui | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Anne-Sophie Laborieux Par Anne-Sophie Laborieux
6 juin 2025
Temps de lecture :5 minutes de lecture
0 0
0
garde,-renseignement,-loyaute-:-la-pyramide-invisible-du-pouvoir-oligui-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|

#image_title

Élu à l’issue d’une transition militaire qu’il a lui-même orchestrée, Brice Clotaire Oligui Nguema gouverne aujourd’hui un Gabon dont les arcanes du pouvoir ont été redessinées à l’encre militaire. Une enquête d’Africa Intelligence, publiée le 6 juin 2025, éclaire cette réingénierie sécuritaire, où la Garde républicaine règne sans partage, les renseignements obéissent en réseau fermé, et les fidélités ethno-familiales dictent les nominations. Une architecture du pouvoir aussi disciplinée que verrouillée.

Le président Oligui a ajusté à sa main, élagué et redéployé les outils de la force. La GR est son levier, la DGSS son organe, la B2 son bouclier, le Silam son oreille. © Présidence de la République gabonaise

Depuis son arrivée au pouvoir à la faveur du coup d’État du 30 août 2023, puis sa consécration par les urnes, Brice Clotaire Oligui Nguema n’a eu de cesse de raffermir sa mainmise sur les rouages sécuritaires de l’État. À la faveur de nominations ciblées et d’un maillage militaire soigneusement tissé, le président élu façonne un ordre de pouvoir où le loyalisme prime sur l’institution, et où la force, en uniforme ou en civil, demeure l’ossature du régime.

Un État-major présidentiel sous uniforme

Dans les coulisses du remaniement opéré début mai 2025, le message est limpide : la parenthèse de transition se referme, mais la verticalité militaire persiste. Loin d’être marginalisés, certains ex-membres du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) sont maintenus à des postes de poids. Le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, par exemple, est hissé au rang de ministre d’État, tandis que le général Maurice Ntossui Allogo conserve son portefeuille. Les figures du putsch deviennent ainsi les figures du pouvoir.

Mais c’est dans la Garde Républicaine (GR) que s’incarne le cœur battant du régime. Véritable colonne vertébrale de l’appareil d’État, elle concentre les moyens, les armes, l’autorité. Ainsi que le rappelle Africa Intelligence : ce «corps d’élite conserve la place hégémonique qu’il occupe dans l’architecture de sécurité depuis sa création, en 1964.» Son nouveau chef, le général Antoine Balekidra, est un Obamba de Ngouoni, village maternel du président. Son ascension, précise le média d’enquête spécialisé dans les affaires politiques, économiques et sécuritaires du continent africain, a aussi permis de «court-circuiter» le colonel Aimé Vivian Oyini, un cousin d’Ali Bongo jugé potentiellement rival.

La GR surclasse toutes les autres forces. Elle capte une large part du budget militaire, contrôle les stocks de munitions, et déploie son influence dans les services de renseignement. Le lieutenant-colonel Pierre Bibang Bi Nguema, demi-frère du président, demeure l’ombre tutélaire de la Section d’intervention spéciale (SIS), bien qu’«officiellement relevé de ses fonctions» depuis juin 2024. Conseiller officieux, il incarne cette gouvernance à deux visages, où le pouvoir formel côtoie les fidélités invisibles.

Services de renseignement : l’ordre des fidèles

Le redéploiement sécuritaire ne s’arrête pas aux corps en armes. Il s’étend, silencieux mais implacable, aux services de renseignement. Exit les projets de fusion hérités du régime Bongo : Oligui Ngueme fragmente, compartimente et place ses hommes. La Direction générale des services spéciaux (DGSS), qu’il a dirigée entre 2019 et 2020, est aussitôt confiée au commandant Davy-Steve Yalis, un Téké loyaliste. Le capitaine Amos Gérald Lebouengue prend la direction des renseignements, Fred Ulrich Ngalebah celle de la sécurité militaire. Africa Intelligence décrit une refonte «à sa main», méthodique et resserrée.

La Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM), plus connue sous le nom de “B2”, n’échappe pas à la purge. Après la mort suspecte de Johan Bouda, détenu dans ses murs, le chef de l’État en a remanié la direction : le colonel Joseph Ondo Be, issu de l’armée de terre, prend la tête du service, épaulé par le lieutenant-colonel Joël Olard. Là encore, l’efficacité cède la place à la loyauté.

Même les survivants de l’ancien régime doivent leur maintien à leur discrétion. Bernard Gnamankala, patron de la DGDI (ex-Cedoc), reste en poste grâce à un profil bas selon Africa Intelligence. Tout comme Jean-Charles Solon, Français aux commandes du centre d’interception présidentiel (Silam), dont la longévité tient à son utilité technique plus qu’à une fidélité politique.

Dans cet échiquier sécurisé, le Conseil national de sécurité, créé par Omar Bongo, est réactivé. Gérard Ondjambi Onguia, civil issu de la SEEG et proche du président, en prend la tête. Symboliquement, le retour de cette structure marque une continuité assumée avec l’ancien système, mais sous des allures renouvelées. Africa Intelligence parle d’un pouvoir «resserré autour d’un nouveau clan présidentiel».

Le chef de la gendarmerie, Yves Barassouaga, longtemps perçu comme un pilier du putsch, voit quant à lui son influence décliner. La disgrâce de son cousin Marcel Abéké, ex-ministre du Pétrole, révèle que les loyautés ne se transmettent plus automatiquement : elles se gagnent jour après jour.

La verticalité armée comme méthode de gouvernement

Ce qui se dessine n’est pas simplement une stratégie de stabilisation. C’est une doctrine. Dans ce Gabon post-transition, l’institution passe après la fidélité, l’armée précède le droit, et le renseignement supplante le débat. Africa Intelligence le formule sans détour : «C’est une logique de gouvernance patrimoniale par les armes.»

Le régime, bien qu’issu d’un scrutin, n’a pas relâché sa matrice militaire. Il l’a raffinée, consolidée, transformée en infrastructure du pouvoir. Le président n’a pas dissous les outils de la force : il les a ajustés à sa main, émondés, redéployés. La GR est son levier, la DGSS son organe, la B2 son bouclier, le Silam son oreille.

Dans ce système, les contre-pouvoirs civils sont réduits à la portion congrue. L’opacité devient doctrine, la centralisation réflexe. L’État gabonais semble s’être mué en pyramide à base étroite, où l’uniforme, le clan et l’obéissance sont les nouvelles lois non écrites. Le Gabon d’Oligui Nguema n’est pas une dictature classique. C’est une démocratie sous surveillance. Un pouvoir à béret, à jumelles, et à huis clos.

Voir Plus Voir Plus Voir Plus
PUBLICITÉ

Élu à l’issue d’une transition militaire qu’il a lui-même orchestrée, Brice Clotaire Oligui Nguema gouverne aujourd’hui un Gabon dont les arcanes du pouvoir ont été redessinées à l’encre militaire. Une enquête d’Africa Intelligence, publiée le 6 juin 2025, éclaire cette réingénierie sécuritaire, où la Garde républicaine règne sans partage, les renseignements obéissent en réseau fermé, et les fidélités ethno-familiales dictent les nominations. Une architecture du pouvoir aussi disciplinée que verrouillée.

Le président Oligui a ajusté à sa main, élagué et redéployé les outils de la force. La GR est son levier, la DGSS son organe, la B2 son bouclier, le Silam son oreille. © Présidence de la République gabonaise

Depuis son arrivée au pouvoir à la faveur du coup d’État du 30 août 2023, puis sa consécration par les urnes, Brice Clotaire Oligui Nguema n’a eu de cesse de raffermir sa mainmise sur les rouages sécuritaires de l’État. À la faveur de nominations ciblées et d’un maillage militaire soigneusement tissé, le président élu façonne un ordre de pouvoir où le loyalisme prime sur l’institution, et où la force, en uniforme ou en civil, demeure l’ossature du régime.

Un État-major présidentiel sous uniforme

Dans les coulisses du remaniement opéré début mai 2025, le message est limpide : la parenthèse de transition se referme, mais la verticalité militaire persiste. Loin d’être marginalisés, certains ex-membres du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) sont maintenus à des postes de poids. Le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, par exemple, est hissé au rang de ministre d’État, tandis que le général Maurice Ntossui Allogo conserve son portefeuille. Les figures du putsch deviennent ainsi les figures du pouvoir.

Mais c’est dans la Garde Républicaine (GR) que s’incarne le cœur battant du régime. Véritable colonne vertébrale de l’appareil d’État, elle concentre les moyens, les armes, l’autorité. Ainsi que le rappelle Africa Intelligence : ce «corps d’élite conserve la place hégémonique qu’il occupe dans l’architecture de sécurité depuis sa création, en 1964.» Son nouveau chef, le général Antoine Balekidra, est un Obamba de Ngouoni, village maternel du président. Son ascension, précise le média d’enquête spécialisé dans les affaires politiques, économiques et sécuritaires du continent africain, a aussi permis de «court-circuiter» le colonel Aimé Vivian Oyini, un cousin d’Ali Bongo jugé potentiellement rival.

La GR surclasse toutes les autres forces. Elle capte une large part du budget militaire, contrôle les stocks de munitions, et déploie son influence dans les services de renseignement. Le lieutenant-colonel Pierre Bibang Bi Nguema, demi-frère du président, demeure l’ombre tutélaire de la Section d’intervention spéciale (SIS), bien qu’«officiellement relevé de ses fonctions» depuis juin 2024. Conseiller officieux, il incarne cette gouvernance à deux visages, où le pouvoir formel côtoie les fidélités invisibles.

Services de renseignement : l’ordre des fidèles

Le redéploiement sécuritaire ne s’arrête pas aux corps en armes. Il s’étend, silencieux mais implacable, aux services de renseignement. Exit les projets de fusion hérités du régime Bongo : Oligui Ngueme fragmente, compartimente et place ses hommes. La Direction générale des services spéciaux (DGSS), qu’il a dirigée entre 2019 et 2020, est aussitôt confiée au commandant Davy-Steve Yalis, un Téké loyaliste. Le capitaine Amos Gérald Lebouengue prend la direction des renseignements, Fred Ulrich Ngalebah celle de la sécurité militaire. Africa Intelligence décrit une refonte «à sa main», méthodique et resserrée.

La Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM), plus connue sous le nom de “B2”, n’échappe pas à la purge. Après la mort suspecte de Johan Bouda, détenu dans ses murs, le chef de l’État en a remanié la direction : le colonel Joseph Ondo Be, issu de l’armée de terre, prend la tête du service, épaulé par le lieutenant-colonel Joël Olard. Là encore, l’efficacité cède la place à la loyauté.

Même les survivants de l’ancien régime doivent leur maintien à leur discrétion. Bernard Gnamankala, patron de la DGDI (ex-Cedoc), reste en poste grâce à un profil bas selon Africa Intelligence. Tout comme Jean-Charles Solon, Français aux commandes du centre d’interception présidentiel (Silam), dont la longévité tient à son utilité technique plus qu’à une fidélité politique.

Dans cet échiquier sécurisé, le Conseil national de sécurité, créé par Omar Bongo, est réactivé. Gérard Ondjambi Onguia, civil issu de la SEEG et proche du président, en prend la tête. Symboliquement, le retour de cette structure marque une continuité assumée avec l’ancien système, mais sous des allures renouvelées. Africa Intelligence parle d’un pouvoir «resserré autour d’un nouveau clan présidentiel».

Le chef de la gendarmerie, Yves Barassouaga, longtemps perçu comme un pilier du putsch, voit quant à lui son influence décliner. La disgrâce de son cousin Marcel Abéké, ex-ministre du Pétrole, révèle que les loyautés ne se transmettent plus automatiquement : elles se gagnent jour après jour.

La verticalité armée comme méthode de gouvernement

Ce qui se dessine n’est pas simplement une stratégie de stabilisation. C’est une doctrine. Dans ce Gabon post-transition, l’institution passe après la fidélité, l’armée précède le droit, et le renseignement supplante le débat. Africa Intelligence le formule sans détour : «C’est une logique de gouvernance patrimoniale par les armes.»

Le régime, bien qu’issu d’un scrutin, n’a pas relâché sa matrice militaire. Il l’a raffinée, consolidée, transformée en infrastructure du pouvoir. Le président n’a pas dissous les outils de la force : il les a ajustés à sa main, émondés, redéployés. La GR est son levier, la DGSS son organe, la B2 son bouclier, le Silam son oreille.

Dans ce système, les contre-pouvoirs civils sont réduits à la portion congrue. L’opacité devient doctrine, la centralisation réflexe. L’État gabonais semble s’être mué en pyramide à base étroite, où l’uniforme, le clan et l’obéissance sont les nouvelles lois non écrites. Le Gabon d’Oligui Nguema n’est pas une dictature classique. C’est une démocratie sous surveillance. Un pouvoir à béret, à jumelles, et à huis clos.

RELATED POSTS

Voyages officiels : le Gabon revoit à la baisse les privilèges des membres du gouvernement | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Franceville : quand les notables sont intronisés au cœur du «chantier national» d’Oligui | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Droit de réponse : Tentative de déstabilisation et de diffamation de l’entreprise Imperator Ressources et des autorités gabonaises | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Élu à l’issue d’une transition militaire qu’il a lui-même orchestrée, Brice Clotaire Oligui Nguema gouverne aujourd’hui un Gabon dont les arcanes du pouvoir ont été redessinées à l’encre militaire. Une enquête d’Africa Intelligence, publiée le 6 juin 2025, éclaire cette réingénierie sécuritaire, où la Garde républicaine règne sans partage, les renseignements obéissent en réseau fermé, et les fidélités ethno-familiales dictent les nominations. Une architecture du pouvoir aussi disciplinée que verrouillée.

Le président Oligui a ajusté à sa main, élagué et redéployé les outils de la force. La GR est son levier, la DGSS son organe, la B2 son bouclier, le Silam son oreille. © Présidence de la République gabonaise

Depuis son arrivée au pouvoir à la faveur du coup d’État du 30 août 2023, puis sa consécration par les urnes, Brice Clotaire Oligui Nguema n’a eu de cesse de raffermir sa mainmise sur les rouages sécuritaires de l’État. À la faveur de nominations ciblées et d’un maillage militaire soigneusement tissé, le président élu façonne un ordre de pouvoir où le loyalisme prime sur l’institution, et où la force, en uniforme ou en civil, demeure l’ossature du régime.

Un État-major présidentiel sous uniforme

Dans les coulisses du remaniement opéré début mai 2025, le message est limpide : la parenthèse de transition se referme, mais la verticalité militaire persiste. Loin d’être marginalisés, certains ex-membres du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) sont maintenus à des postes de poids. Le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, par exemple, est hissé au rang de ministre d’État, tandis que le général Maurice Ntossui Allogo conserve son portefeuille. Les figures du putsch deviennent ainsi les figures du pouvoir.

Mais c’est dans la Garde Républicaine (GR) que s’incarne le cœur battant du régime. Véritable colonne vertébrale de l’appareil d’État, elle concentre les moyens, les armes, l’autorité. Ainsi que le rappelle Africa Intelligence : ce «corps d’élite conserve la place hégémonique qu’il occupe dans l’architecture de sécurité depuis sa création, en 1964.» Son nouveau chef, le général Antoine Balekidra, est un Obamba de Ngouoni, village maternel du président. Son ascension, précise le média d’enquête spécialisé dans les affaires politiques, économiques et sécuritaires du continent africain, a aussi permis de «court-circuiter» le colonel Aimé Vivian Oyini, un cousin d’Ali Bongo jugé potentiellement rival.

La GR surclasse toutes les autres forces. Elle capte une large part du budget militaire, contrôle les stocks de munitions, et déploie son influence dans les services de renseignement. Le lieutenant-colonel Pierre Bibang Bi Nguema, demi-frère du président, demeure l’ombre tutélaire de la Section d’intervention spéciale (SIS), bien qu’«officiellement relevé de ses fonctions» depuis juin 2024. Conseiller officieux, il incarne cette gouvernance à deux visages, où le pouvoir formel côtoie les fidélités invisibles.

Services de renseignement : l’ordre des fidèles

Le redéploiement sécuritaire ne s’arrête pas aux corps en armes. Il s’étend, silencieux mais implacable, aux services de renseignement. Exit les projets de fusion hérités du régime Bongo : Oligui Ngueme fragmente, compartimente et place ses hommes. La Direction générale des services spéciaux (DGSS), qu’il a dirigée entre 2019 et 2020, est aussitôt confiée au commandant Davy-Steve Yalis, un Téké loyaliste. Le capitaine Amos Gérald Lebouengue prend la direction des renseignements, Fred Ulrich Ngalebah celle de la sécurité militaire. Africa Intelligence décrit une refonte «à sa main», méthodique et resserrée.

La Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM), plus connue sous le nom de “B2”, n’échappe pas à la purge. Après la mort suspecte de Johan Bouda, détenu dans ses murs, le chef de l’État en a remanié la direction : le colonel Joseph Ondo Be, issu de l’armée de terre, prend la tête du service, épaulé par le lieutenant-colonel Joël Olard. Là encore, l’efficacité cède la place à la loyauté.

Même les survivants de l’ancien régime doivent leur maintien à leur discrétion. Bernard Gnamankala, patron de la DGDI (ex-Cedoc), reste en poste grâce à un profil bas selon Africa Intelligence. Tout comme Jean-Charles Solon, Français aux commandes du centre d’interception présidentiel (Silam), dont la longévité tient à son utilité technique plus qu’à une fidélité politique.

Dans cet échiquier sécurisé, le Conseil national de sécurité, créé par Omar Bongo, est réactivé. Gérard Ondjambi Onguia, civil issu de la SEEG et proche du président, en prend la tête. Symboliquement, le retour de cette structure marque une continuité assumée avec l’ancien système, mais sous des allures renouvelées. Africa Intelligence parle d’un pouvoir «resserré autour d’un nouveau clan présidentiel».

Le chef de la gendarmerie, Yves Barassouaga, longtemps perçu comme un pilier du putsch, voit quant à lui son influence décliner. La disgrâce de son cousin Marcel Abéké, ex-ministre du Pétrole, révèle que les loyautés ne se transmettent plus automatiquement : elles se gagnent jour après jour.

La verticalité armée comme méthode de gouvernement

Ce qui se dessine n’est pas simplement une stratégie de stabilisation. C’est une doctrine. Dans ce Gabon post-transition, l’institution passe après la fidélité, l’armée précède le droit, et le renseignement supplante le débat. Africa Intelligence le formule sans détour : «C’est une logique de gouvernance patrimoniale par les armes.»

Le régime, bien qu’issu d’un scrutin, n’a pas relâché sa matrice militaire. Il l’a raffinée, consolidée, transformée en infrastructure du pouvoir. Le président n’a pas dissous les outils de la force : il les a ajustés à sa main, émondés, redéployés. La GR est son levier, la DGSS son organe, la B2 son bouclier, le Silam son oreille.

Dans ce système, les contre-pouvoirs civils sont réduits à la portion congrue. L’opacité devient doctrine, la centralisation réflexe. L’État gabonais semble s’être mué en pyramide à base étroite, où l’uniforme, le clan et l’obéissance sont les nouvelles lois non écrites. Le Gabon d’Oligui Nguema n’est pas une dictature classique. C’est une démocratie sous surveillance. Un pouvoir à béret, à jumelles, et à huis clos.

Voir Plus Voir Plus Voir Plus
PUBLICITÉ

Élu à l’issue d’une transition militaire qu’il a lui-même orchestrée, Brice Clotaire Oligui Nguema gouverne aujourd’hui un Gabon dont les arcanes du pouvoir ont été redessinées à l’encre militaire. Une enquête d’Africa Intelligence, publiée le 6 juin 2025, éclaire cette réingénierie sécuritaire, où la Garde républicaine règne sans partage, les renseignements obéissent en réseau fermé, et les fidélités ethno-familiales dictent les nominations. Une architecture du pouvoir aussi disciplinée que verrouillée.

Le président Oligui a ajusté à sa main, élagué et redéployé les outils de la force. La GR est son levier, la DGSS son organe, la B2 son bouclier, le Silam son oreille. © Présidence de la République gabonaise

Depuis son arrivée au pouvoir à la faveur du coup d’État du 30 août 2023, puis sa consécration par les urnes, Brice Clotaire Oligui Nguema n’a eu de cesse de raffermir sa mainmise sur les rouages sécuritaires de l’État. À la faveur de nominations ciblées et d’un maillage militaire soigneusement tissé, le président élu façonne un ordre de pouvoir où le loyalisme prime sur l’institution, et où la force, en uniforme ou en civil, demeure l’ossature du régime.

Un État-major présidentiel sous uniforme

Dans les coulisses du remaniement opéré début mai 2025, le message est limpide : la parenthèse de transition se referme, mais la verticalité militaire persiste. Loin d’être marginalisés, certains ex-membres du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) sont maintenus à des postes de poids. Le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, par exemple, est hissé au rang de ministre d’État, tandis que le général Maurice Ntossui Allogo conserve son portefeuille. Les figures du putsch deviennent ainsi les figures du pouvoir.

Mais c’est dans la Garde Républicaine (GR) que s’incarne le cœur battant du régime. Véritable colonne vertébrale de l’appareil d’État, elle concentre les moyens, les armes, l’autorité. Ainsi que le rappelle Africa Intelligence : ce «corps d’élite conserve la place hégémonique qu’il occupe dans l’architecture de sécurité depuis sa création, en 1964.» Son nouveau chef, le général Antoine Balekidra, est un Obamba de Ngouoni, village maternel du président. Son ascension, précise le média d’enquête spécialisé dans les affaires politiques, économiques et sécuritaires du continent africain, a aussi permis de «court-circuiter» le colonel Aimé Vivian Oyini, un cousin d’Ali Bongo jugé potentiellement rival.

La GR surclasse toutes les autres forces. Elle capte une large part du budget militaire, contrôle les stocks de munitions, et déploie son influence dans les services de renseignement. Le lieutenant-colonel Pierre Bibang Bi Nguema, demi-frère du président, demeure l’ombre tutélaire de la Section d’intervention spéciale (SIS), bien qu’«officiellement relevé de ses fonctions» depuis juin 2024. Conseiller officieux, il incarne cette gouvernance à deux visages, où le pouvoir formel côtoie les fidélités invisibles.

Services de renseignement : l’ordre des fidèles

Le redéploiement sécuritaire ne s’arrête pas aux corps en armes. Il s’étend, silencieux mais implacable, aux services de renseignement. Exit les projets de fusion hérités du régime Bongo : Oligui Ngueme fragmente, compartimente et place ses hommes. La Direction générale des services spéciaux (DGSS), qu’il a dirigée entre 2019 et 2020, est aussitôt confiée au commandant Davy-Steve Yalis, un Téké loyaliste. Le capitaine Amos Gérald Lebouengue prend la direction des renseignements, Fred Ulrich Ngalebah celle de la sécurité militaire. Africa Intelligence décrit une refonte «à sa main», méthodique et resserrée.

La Direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM), plus connue sous le nom de “B2”, n’échappe pas à la purge. Après la mort suspecte de Johan Bouda, détenu dans ses murs, le chef de l’État en a remanié la direction : le colonel Joseph Ondo Be, issu de l’armée de terre, prend la tête du service, épaulé par le lieutenant-colonel Joël Olard. Là encore, l’efficacité cède la place à la loyauté.

Même les survivants de l’ancien régime doivent leur maintien à leur discrétion. Bernard Gnamankala, patron de la DGDI (ex-Cedoc), reste en poste grâce à un profil bas selon Africa Intelligence. Tout comme Jean-Charles Solon, Français aux commandes du centre d’interception présidentiel (Silam), dont la longévité tient à son utilité technique plus qu’à une fidélité politique.

Dans cet échiquier sécurisé, le Conseil national de sécurité, créé par Omar Bongo, est réactivé. Gérard Ondjambi Onguia, civil issu de la SEEG et proche du président, en prend la tête. Symboliquement, le retour de cette structure marque une continuité assumée avec l’ancien système, mais sous des allures renouvelées. Africa Intelligence parle d’un pouvoir «resserré autour d’un nouveau clan présidentiel».

Le chef de la gendarmerie, Yves Barassouaga, longtemps perçu comme un pilier du putsch, voit quant à lui son influence décliner. La disgrâce de son cousin Marcel Abéké, ex-ministre du Pétrole, révèle que les loyautés ne se transmettent plus automatiquement : elles se gagnent jour après jour.

La verticalité armée comme méthode de gouvernement

Ce qui se dessine n’est pas simplement une stratégie de stabilisation. C’est une doctrine. Dans ce Gabon post-transition, l’institution passe après la fidélité, l’armée précède le droit, et le renseignement supplante le débat. Africa Intelligence le formule sans détour : «C’est une logique de gouvernance patrimoniale par les armes.»

Le régime, bien qu’issu d’un scrutin, n’a pas relâché sa matrice militaire. Il l’a raffinée, consolidée, transformée en infrastructure du pouvoir. Le président n’a pas dissous les outils de la force : il les a ajustés à sa main, émondés, redéployés. La GR est son levier, la DGSS son organe, la B2 son bouclier, le Silam son oreille.

Dans ce système, les contre-pouvoirs civils sont réduits à la portion congrue. L’opacité devient doctrine, la centralisation réflexe. L’État gabonais semble s’être mué en pyramide à base étroite, où l’uniforme, le clan et l’obéissance sont les nouvelles lois non écrites. Le Gabon d’Oligui Nguema n’est pas une dictature classique. C’est une démocratie sous surveillance. Un pouvoir à béret, à jumelles, et à huis clos.

author avatar
Anne-Sophie Laborieux
See Full Bio
Tags: Gabon actualitégabon media timeLibreville info
PartageTweet
Anne-Sophie Laborieux

Anne-Sophie Laborieux

En rapportArticles

voyages-officiels-:-le-gabon-revoit-a-la-baisse-les-privileges-des-membres-du-gouvernement-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|
Gabon

Voyages officiels : le Gabon revoit à la baisse les privilèges des membres du gouvernement | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

21 juin 2025
0
franceville-:-quand-les-notables-sont-intronises-au-coeur-du-«chantier-national»-d’oligui-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|
Gabon

Franceville : quand les notables sont intronisés au cœur du «chantier national» d’Oligui | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

21 juin 2025
0
droit-de-reponse :-tentative-de-destabilisation-et-de-diffamation-de-l’entreprise-imperator-ressources-et-des-autorites-gabonaises-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|
Gabon

Droit de réponse : Tentative de déstabilisation et de diffamation de l’entreprise Imperator Ressources et des autorités gabonaises | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

20 juin 2025
0
tempete-financiere-en-approche-:-orabank-gabon-menacee-par-la-degringolade-de-sa-maison-mere-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|
Gabon

Tempête financière en approche : Orabank Gabon menacée par la dégringolade de sa maison-mère | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

20 juin 2025
0
comite-de-suivi-:-deux-mois-pour-elaborer-un-plan-d’accompagnement-des-deguerpis-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|
Gabon

Comité de suivi : deux mois pour élaborer un plan d’accompagnement des déguerpis | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

19 juin 2025
0
fete-de-l’independance-2025-:-gabon-independance-deja-a-la-manoeuvre,-malgre-les-dettes-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|
Gabon

Fête de l’Indépendance 2025 : Gabon Indépendance déjà à la manœuvre, malgré les dettes | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

19 juin 2025
0
Article suivant
[tribune]-pantheres-du-gabon-:-l’urgence-d’un-renforcement-du-staff-technique-!-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|

[Tribune] Panthères du Gabon : l’urgence d’un renforcement du staff technique ! | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

en-italie,-un-referendum-sous-haute-tension-pour-faciliter-l’integration-des-immigres

En Italie, un référendum sous haute tension pour faciliter l’intégration des immigrés

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended Stories

Début des livraisons de la méga-raffinerie Aliko Dangote au Nigeria

16 septembre 2024
599
audit-des-finances-publiques-au-senegal-:-pourquoi-le-fmi-revient-dans-le-jeu-–-jeune-afrique.com

Audit des finances publiques au Sénégal : pourquoi le FMI revient dans le jeu – Jeune Afrique.com

19 mars 2025
0
transfusion-sanguine-au-gabon-:-des-progres-notables,-mais-des-defis-persistants-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|

Transfusion sanguine au Gabon : des progrès notables, mais des défis persistants | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

28 mai 2025
0

Popular Stories

  • Mahamat Abbas Tolli : Un Tchadien en route vers la présidence de la BAD

    Mahamat Abbas Tolli : Un Tchadien en route vers la présidence de la BAD

    0 Partages
    Partage 0 Tweet 0
  • Le président Assoumani réapparaît après une tentative d’assassinat aux Comores

    2 Partages
    Partage 0 Tweet 0
  • Ayachi Zammel, opposant à Kaïs Saïed, condamné à 20 mois de prison pour fraude électorale

    5 Partages
    Partage 0 Tweet 0
  • Le Sénégal face à une crise de la dette : Bassirou Diomaye Faye sous pression

    60 Partages
    Partage 0 Tweet 0
  • Législatives au Sénégal : Dernier jour de campagne sous tension

    0 Partages
    Partage 0 Tweet 0
BlomNews

Nous proposons des solutions de monétisation de vos contenus, veuillez vous connecter à notre réseau social Fanzzy se connecter »

Articles récents

  • Tunisie : l’ancien président Moncef Marzouki condamné à 22 ans de prison
  • Coupe du monde des clubs de la FIFA : bonne affaire financière en vue pour les quatre clubs africains qualifiés
  • Voyages officiels : le Gabon revoit à la baisse les privilèges des membres du gouvernement | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Catégories

  • Afrique
  • Bénin
  • BREAKING NEWS
  • Burkina Faso
  • Cameroun
  • Centrafrique
  • Congo
  • Congo kinshasa
  • Conseils
  • Côte d'Ivoire
  • Economie
  • Faits Divers
  • Gabon
  • Guinée conakry
  • Mali
  • Monde
  • Niger
  • Nigeria
  • Politique
  • Sénégal
  • Sport
  • Tchad
  • Tech
  • Togo
  • Uncategorized
  • Vidéo

Nos Conditions

  • Privacy Policy
  • Conditions d’utilisations

© 2024 INFOAFRIQUEs

Welcome Back!

Login to your account below

Forgotten Password? Sign Up

Create New Account!

Fill the forms bellow to register

All fields are required. Log In

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.

Log In

Add New Playlist

Aucun résultat
Voir tous les résultats
  • Accueil
  • Monde
  • Cameroun
  • Gabon
    • Centrafrique
      • Tchad
  • Congo kinshasa
    • Congo
  • Côte d’Ivoire
    • Guinée conakry
      • Togo
  • Sénégal
    • Mali
      • Niger
  • Voyage
  • Tech
  • Subscription
  • Contact Us

© 2024 INFOAFRIQUEs

Are you sure want to unlock this post?
Unlock left : 0
Are you sure want to cancel subscription?