La Cour pénale internationale (CPI) a annoncée la fermeture de son bureau en Côte d’Ivoire d’ici au milieu de l’année 2025, un départ qui intervient alors que son enquête sur les crimes commis durant la guerre civile de 2002 et la crise post-électorale de 2010-2011 reste inachevée. Cette décision, motivée par des considérations budgétaires et un soutien opérationnel jugé insuffisant, a suscité des réactions mitigées au sein de la société ivoirienne.
Le bilan de la CPI en Côte d’Ivoire est controversé. Le procès de l’ancien président Laurent Gbagbo et de son ministre Charles Blé Goudé, accusés de crimes contre l’humanité, s’est soldé par un acquittement en 2019, confirmé en appel en 2021. En revanche, aucune poursuite n’a été engagée contre les forces loyales à Alassane Ouattara, ce qui alimente les accusations de « justice à deux vitesses » .
Des organisations de défense des droits humains, comme la Confédération des organisations des victimes des crises ivoiriennes (Covici), expriment leur déception face à ce retrait, le qualifiant de « coup dur » pour les victimes qui se sentent abandonnées. En effet, plus de 19 000 civils ont perdu la vie dans le conflit, et la justice nationale n’a condamné qu’un seul cadre des forces pro-Ouattara pour crimes contre l’humanité .
Du côté du gouvernement, le porte-parole Amadou Coulibaly a salué cette décision, affirmant qu’elle témoigne de l’efficacité des juridictions nationales. Cependant, les craintes persistent quant à la possibilité de nouvelles violences politiques à l’approche des élections présidentielles de 2025 .
Commentaires 2