Au Nigeria, la situation des droits de l’homme est de plus en plus préoccupante, notamment en ce qui concerne la peine de mort appliquée à des mineurs. Vingt-neuf adolescents, âgés de 14 à 17 ans, pourraient être condamnés à mort après avoir été traduits en justice pour leur participation à une manifestation contre la crise record du coût de la vie dans le pays. Cette manifestation, qui a attiré l’attention internationale, a été marquée par des violences et des arrestations massives.
Lors de l’audience, quatre des mineurs se sont effondrés au tribunal, visiblement épuisés, avant même d’avoir pu plaider leur cause. Les accusations portées contre eux incluent des chefs graves tels que la trahison, la destruction de biens, et des troubles à l’ordre public, ce qui soulève des questions sur la légalité et l’éthique de leur procès .
La crise du coût de la vie au Nigeria a provoqué des manifestations de masse ces derniers mois, avec des revendications pour de meilleures opportunités et des emplois pour les jeunes. En août dernier, des manifestations similaires avaient conduit à la mort d’au moins 20 personnes, illustrant la tension croissante entre le gouvernement et la population. Les jeunes, souvent en première ligne de ces mouvements, se retrouvent désormais confrontés à des conséquences judiciaires sévères.
La législation en question
La loi nigériane sur les droits de l’enfant stipule qu’aucun mineur ne devrait être soumis à des procédures pénales pouvant entraîner la peine de mort. Des avocats et des défenseurs des droits de l’homme soulignent que faire comparaître des mineurs devant une haute cour fédérale est non seulement inapproprié, mais également contraire aux normes internationales. Au micro de Africanews Akintayo Balogun, un avocat basé à Abuja, a déclaré que le gouvernement doit prouver que ces jeunes ont plus de 19 ans pour justifier leur procès dans ce cadre.
Cette situation a suscité des appels à l’action de la part d’organisations de défense des droits de l’homme, qui demandent la protection des mineurs et l’abrogation de la peine de mort au Nigeria. La communauté internationale suit de près ces développements, alors que le pays continue de faire face à des défis économiques et sociaux majeurs.
La menace de la peine de mort pour des mineurs au Nigeria est un rappel alarmant des dangers auxquels sont confrontés les jeunes dans un contexte de crise. Les conséquences de ces décisions judiciaires pourraient avoir des répercussions durables sur la société nigériane et sur la perception des droits de l’homme dans le pays.