Le Cameroun s’engage à adapter son réseau routier aux impacts croissants des changements climatiques. Malgré une allocation de 508 milliards FCFA pour les travaux routiers en 2024, le pays fait face à des défis majeurs qui entravent le bitumage et l’entretien de ses 121 000 km de routes. Les conditions sécuritaires, notamment dans les régions anglophones et dans l’extrême-nord, compliquent davantage la situation, rendant difficile la livraison des projets dans les délais impartis apprend-on de VOA.
Les entreprises de construction, souvent confrontées à des tensions de trésorerie et à des difficultés de paiement, peinent à respecter leurs engagements. Par exemple, une entreprise chinoise n’a pas réussi à livrer 70 km de route après cinq ans de travaux, malgré des paiements anticipés. Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a exprimé son mécontentement face à cette situation, soulignant l’inefficacité de certaines entreprises.
Impact des changements climatiques sur les infrastructures
Les infrastructures routières subissent également les effets des changements climatiques. Des incidents récents, tels que l’affaissement d’un remblai et l’effondrement de 16 ponts dans la région du littoral, illustrent la vulnérabilité du réseau face aux événements climatiques extrêmes. Les experts estiment que la dégradation accélérée des routes est due à la durée de vie des chaussées et à un non-respect des tonnages par certains usagers.
Vers une résilience accrue
Pour faire face à ces défis, le Cameroun élabore des plans d’adaptation visant à renforcer la résilience des communautés et des infrastructures. Cependant, la mise en œuvre de ces stratégies nécessite un financement accru et une mobilisation des ressources pour garantir un développement socio-économique durable.
Les défis spécifiques du réseau routier
Le Cameroun fait face à plusieurs défis spécifiques concernant son réseau routier. En premier lieu, la sécurité est un problème majeur, en particulier dans les régions anglophones où des conflits armés rendent les travaux de construction risqués. Dans l’extrême-nord, la reconstruction de la route entre Mora-Dabanga et Kousseri est également entravée par des conditions sécuritaires instables. Les entreprises doivent souvent attendre l’autorisation de l’armée pour commencer les travaux, ce qui retarde encore plus les projets.
En outre, la capacité financière des entreprises de construction est souvent insuffisante. De nombreuses entreprises rencontrent des difficultés de paiement, ce qui entraîne des tensions de trésorerie et des retards dans l’exécution des projets. Le ministre des Travaux publics a exprimé son exaspération face à cette situation, soulignant que des fonds publics sont gaspillés en raison de l’inefficacité de certaines entreprises.
Les conséquences des changements climatiques
Les changements climatiques ont un impact direct sur l’état des infrastructures routières. Des événements tels que des inondations, des sécheresses et des tempêtes exacerbent la dégradation des routes. Par exemple, un remblai d’une route en construction s’est affaissé, et des fondrières se forment le long des axes routiers en construction. En outre, des ponts se sont effondrés, isolant certaines régions du reste du pays et rendant la circulation difficile.
Les experts estiment que la dégradation accélérée des routes est due à la durée de vie des chaussées et à un non-respect des tonnages par certains usagers. Cela souligne la nécessité d’une meilleure gestion des infrastructures et d’une sensibilisation accrue des usagers sur l’importance du respect des normes de circulation.
Initiatives pour renforcer la résilience
Pour faire face à ces défis, le Cameroun a mis en place plusieurs initiatives visant à renforcer la résilience de son réseau routier. Parmi celles-ci, l’élaboration de plans d’adaptation pour les infrastructures est essentielle. Ces plans visent à intégrer les considérations climatiques dans la conception et la construction des routes, afin de minimiser les impacts des événements climatiques extrêmes.
De plus, le gouvernement camerounais cherche à mobiliser des ressources financières supplémentaires pour soutenir ces initiatives. Cela inclut la recherche de partenariats avec des organisations internationales et des bailleurs de fonds pour financer des projets d’infrastructure durable.
Le Cameroun est confronté à des défis majeurs en matière d’adaptation de son réseau routier aux changements climatiques. Bien que des efforts soient déployés pour renforcer la résilience des infrastructures, des obstacles tels que la sécurité, la capacité financière des entreprises et les impacts des changements climatiques continuent de poser des problèmes. Une approche intégrée et collaborative sera essentielle pour garantir un développement durable et résilient du réseau routier camerounais.