poste par Alix-Ida Mussavu /
Voir un membre du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) se présenter à la prochaine élection présidentielle au Gabon, est une «perspective particulièrement alarmante» pour Ali Akbar Onanga Y’Obégue. L’ancien ministre et docteur en droit, craint la légitimation de fait des coups d’État au Gabon, le non-respect des engagements internationaux pris par le pays, la fragilisation du pays avec à la clé, une instabilité politique chronique.
Des membres du CTRI posant devant la Stèle de la libération à Libreville. © D.R.
Au Gabon où il considère que les actions récentes des militaires du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) s’écartent dangereusement de leurs engagements initiaux, Ali Akbar Onanga Y’Obégue estime qu’«à cela s’ajoute la perspective particulièrement alarmante de voir un membre du CTRI se présenter à l’élection présidentielle». Selon lui, cette ambition se «heurte frontalement» non seulement aux engagements internationaux du Gabon dont la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, que le pays a signée le 2 février 2010, mais aussi à des obstacles légaux. Insurmontables ?
Le statut de militaire incompatible avec les fonction politiques
Pour le docteur en droit qui répond par l’affirmative, l’article 43 alinéa 9 de la Constitution stipule que tout candidat à la présidence doit jouir de ses droits civils et politiques. Or, le statut particulier des militaires, dans ses articles 73, 74 et 75, limite explicitement l’exercice des droits politiques des militaires et rend incompatible l’exercice de fonctions politiques, comme celle de président de la République, avec le statut de militaire. «Ces dispositions interdisent clairement toute activité à caractère politique, sauf à renoncer au statut militaire», souligne-t-il notant que cette situation pourrait créer «un précédent dangereux», légitimant de fait le coup d’État comme voie d’accès au pouvoir.
Pour lui, les membres des forces armées pourraient être tentés de reproduire ce schéma et ainsi nourrir le «germe d’une instabilité chronique qui minerait durablement les fondements mêmes de notre République». «Comment la crédibilité du scrutin pourrait-elle être préservée si un (e) ancien(e) membre du CTRI participait à une élection dont il (elle) a lui-même contribué à définir les règles sous son autorité militaire ? Les observateurs nationaux et internationaux ne seraient-ils pas fondés à douter de l’intégrité d’un tel processus ?» interroge-t-il notant que le risque est grand de voir l’élection discréditée avant même sa tenue, exposant le Gabon à de nouvelles tensions politiques et à un isolement diplomatique accru.
Confiscation du pouvoir ?
Mieux, appréhende-t-il, la communauté internationale, déjà réservée sur la transition en cours, pourrait durcir significativement sa position face à ce qui apparaîtrait comme une tentative de légitimation a posteriori d’une prise de pouvoir par la force et cette perspective ferait courir au pays des risques de déstabilisation, d’isolement international et de perte de crédibilité. «Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle, alors même que l’honneur et la fidélité à la patrie exigent de privilégier l’intérêt général ?» interroge Ali Akbar Onanga Y’Obégué pour qui, l’immunité accordée aux membre du CTRI et les garanties qui pourraient motiver un tel état de fait «sont plus fragiles qu’elles n’y paraissent».
«Si vous persistez dans la voie de la confiscation du pouvoir, si vous légitimez le coup d’État comme mode d’accès aux responsabilités politiques, vous créerez un précédent dangereux qui ne manquera pas de faire des émules», prévient l’ancien ministre pour qui le rôle des militaires au pouvoir, en tant que militaires «n’est pas de devenir des acteurs politiques, mais de rester des arbitres impartiaux». «Votre décision de vous présenter ou non aux élections aura des répercussions majeures sur la crédibilité de notre pays et sur ses relations avec ses partenaires», a-t-il dit aux militaires au pouvoir notant que les récriminations sur le processus électoral «ne sont que les premiers signes d’une contestation qui ne pourra que s’amplifier si vous persistez dans cette voie».
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Voir un membre du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) se présenter à la prochaine élection présidentielle au Gabon, est une «perspective particulièrement alarmante» pour Ali Akbar Onanga Y’Obégue. L’ancien ministre et docteur en droit, craint la légitimation de fait des coups d’État au Gabon, le non-respect des engagements internationaux pris par le pays, la fragilisation du pays avec à la clé, une instabilité politique chronique.
Des membres du CTRI posant devant la Stèle de la libération à Libreville. © D.R.
Au Gabon où il considère que les actions récentes des militaires du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) s’écartent dangereusement de leurs engagements initiaux, Ali Akbar Onanga Y’Obégue estime qu’«à cela s’ajoute la perspective particulièrement alarmante de voir un membre du CTRI se présenter à l’élection présidentielle». Selon lui, cette ambition se «heurte frontalement» non seulement aux engagements internationaux du Gabon dont la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, que le pays a signée le 2 février 2010, mais aussi à des obstacles légaux. Insurmontables ?
Le statut de militaire incompatible avec les fonction politiques
Pour le docteur en droit qui répond par l’affirmative, l’article 43 alinéa 9 de la Constitution stipule que tout candidat à la présidence doit jouir de ses droits civils et politiques. Or, le statut particulier des militaires, dans ses articles 73, 74 et 75, limite explicitement l’exercice des droits politiques des militaires et rend incompatible l’exercice de fonctions politiques, comme celle de président de la République, avec le statut de militaire. «Ces dispositions interdisent clairement toute activité à caractère politique, sauf à renoncer au statut militaire», souligne-t-il notant que cette situation pourrait créer «un précédent dangereux», légitimant de fait le coup d’État comme voie d’accès au pouvoir.
Pour lui, les membres des forces armées pourraient être tentés de reproduire ce schéma et ainsi nourrir le «germe d’une instabilité chronique qui minerait durablement les fondements mêmes de notre République». «Comment la crédibilité du scrutin pourrait-elle être préservée si un (e) ancien(e) membre du CTRI participait à une élection dont il (elle) a lui-même contribué à définir les règles sous son autorité militaire ? Les observateurs nationaux et internationaux ne seraient-ils pas fondés à douter de l’intégrité d’un tel processus ?» interroge-t-il notant que le risque est grand de voir l’élection discréditée avant même sa tenue, exposant le Gabon à de nouvelles tensions politiques et à un isolement diplomatique accru.
Confiscation du pouvoir ?
Mieux, appréhende-t-il, la communauté internationale, déjà réservée sur la transition en cours, pourrait durcir significativement sa position face à ce qui apparaîtrait comme une tentative de légitimation a posteriori d’une prise de pouvoir par la force et cette perspective ferait courir au pays des risques de déstabilisation, d’isolement international et de perte de crédibilité. «Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle, alors même que l’honneur et la fidélité à la patrie exigent de privilégier l’intérêt général ?» interroge Ali Akbar Onanga Y’Obégué pour qui, l’immunité accordée aux membre du CTRI et les garanties qui pourraient motiver un tel état de fait «sont plus fragiles qu’elles n’y paraissent».
«Si vous persistez dans la voie de la confiscation du pouvoir, si vous légitimez le coup d’État comme mode d’accès aux responsabilités politiques, vous créerez un précédent dangereux qui ne manquera pas de faire des émules», prévient l’ancien ministre pour qui le rôle des militaires au pouvoir, en tant que militaires «n’est pas de devenir des acteurs politiques, mais de rester des arbitres impartiaux». «Votre décision de vous présenter ou non aux élections aura des répercussions majeures sur la crédibilité de notre pays et sur ses relations avec ses partenaires», a-t-il dit aux militaires au pouvoir notant que les récriminations sur le processus électoral «ne sont que les premiers signes d’une contestation qui ne pourra que s’amplifier si vous persistez dans cette voie».
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Voir un membre du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) se présenter à la prochaine élection présidentielle au Gabon, est une «perspective particulièrement alarmante» pour Ali Akbar Onanga Y’Obégue. L’ancien ministre et docteur en droit, craint la légitimation de fait des coups d’État au Gabon, le non-respect des engagements internationaux pris par le pays, la fragilisation du pays avec à la clé, une instabilité politique chronique.
Des membres du CTRI posant devant la Stèle de la libération à Libreville. © D.R.
Au Gabon où il considère que les actions récentes des militaires du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) s’écartent dangereusement de leurs engagements initiaux, Ali Akbar Onanga Y’Obégue estime qu’«à cela s’ajoute la perspective particulièrement alarmante de voir un membre du CTRI se présenter à l’élection présidentielle». Selon lui, cette ambition se «heurte frontalement» non seulement aux engagements internationaux du Gabon dont la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, que le pays a signée le 2 février 2010, mais aussi à des obstacles légaux. Insurmontables ?
Le statut de militaire incompatible avec les fonction politiques
Pour le docteur en droit qui répond par l’affirmative, l’article 43 alinéa 9 de la Constitution stipule que tout candidat à la présidence doit jouir de ses droits civils et politiques. Or, le statut particulier des militaires, dans ses articles 73, 74 et 75, limite explicitement l’exercice des droits politiques des militaires et rend incompatible l’exercice de fonctions politiques, comme celle de président de la République, avec le statut de militaire. «Ces dispositions interdisent clairement toute activité à caractère politique, sauf à renoncer au statut militaire», souligne-t-il notant que cette situation pourrait créer «un précédent dangereux», légitimant de fait le coup d’État comme voie d’accès au pouvoir.
Pour lui, les membres des forces armées pourraient être tentés de reproduire ce schéma et ainsi nourrir le «germe d’une instabilité chronique qui minerait durablement les fondements mêmes de notre République». «Comment la crédibilité du scrutin pourrait-elle être préservée si un (e) ancien(e) membre du CTRI participait à une élection dont il (elle) a lui-même contribué à définir les règles sous son autorité militaire ? Les observateurs nationaux et internationaux ne seraient-ils pas fondés à douter de l’intégrité d’un tel processus ?» interroge-t-il notant que le risque est grand de voir l’élection discréditée avant même sa tenue, exposant le Gabon à de nouvelles tensions politiques et à un isolement diplomatique accru.
Confiscation du pouvoir ?
Mieux, appréhende-t-il, la communauté internationale, déjà réservée sur la transition en cours, pourrait durcir significativement sa position face à ce qui apparaîtrait comme une tentative de légitimation a posteriori d’une prise de pouvoir par la force et cette perspective ferait courir au pays des risques de déstabilisation, d’isolement international et de perte de crédibilité. «Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle, alors même que l’honneur et la fidélité à la patrie exigent de privilégier l’intérêt général ?» interroge Ali Akbar Onanga Y’Obégué pour qui, l’immunité accordée aux membre du CTRI et les garanties qui pourraient motiver un tel état de fait «sont plus fragiles qu’elles n’y paraissent».
«Si vous persistez dans la voie de la confiscation du pouvoir, si vous légitimez le coup d’État comme mode d’accès aux responsabilités politiques, vous créerez un précédent dangereux qui ne manquera pas de faire des émules», prévient l’ancien ministre pour qui le rôle des militaires au pouvoir, en tant que militaires «n’est pas de devenir des acteurs politiques, mais de rester des arbitres impartiaux». «Votre décision de vous présenter ou non aux élections aura des répercussions majeures sur la crédibilité de notre pays et sur ses relations avec ses partenaires», a-t-il dit aux militaires au pouvoir notant que les récriminations sur le processus électoral «ne sont que les premiers signes d’une contestation qui ne pourra que s’amplifier si vous persistez dans cette voie».
poste par Alix-Ida Mussavu /
Voir un membre du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) se présenter à la prochaine élection présidentielle au Gabon, est une «perspective particulièrement alarmante» pour Ali Akbar Onanga Y’Obégue. L’ancien ministre et docteur en droit, craint la légitimation de fait des coups d’État au Gabon, le non-respect des engagements internationaux pris par le pays, la fragilisation du pays avec à la clé, une instabilité politique chronique.
Des membres du CTRI posant devant la Stèle de la libération à Libreville. © D.R.
Au Gabon où il considère que les actions récentes des militaires du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) s’écartent dangereusement de leurs engagements initiaux, Ali Akbar Onanga Y’Obégue estime qu’«à cela s’ajoute la perspective particulièrement alarmante de voir un membre du CTRI se présenter à l’élection présidentielle». Selon lui, cette ambition se «heurte frontalement» non seulement aux engagements internationaux du Gabon dont la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, que le pays a signée le 2 février 2010, mais aussi à des obstacles légaux. Insurmontables ?
Le statut de militaire incompatible avec les fonction politiques
Pour le docteur en droit qui répond par l’affirmative, l’article 43 alinéa 9 de la Constitution stipule que tout candidat à la présidence doit jouir de ses droits civils et politiques. Or, le statut particulier des militaires, dans ses articles 73, 74 et 75, limite explicitement l’exercice des droits politiques des militaires et rend incompatible l’exercice de fonctions politiques, comme celle de président de la République, avec le statut de militaire. «Ces dispositions interdisent clairement toute activité à caractère politique, sauf à renoncer au statut militaire», souligne-t-il notant que cette situation pourrait créer «un précédent dangereux», légitimant de fait le coup d’État comme voie d’accès au pouvoir.
Pour lui, les membres des forces armées pourraient être tentés de reproduire ce schéma et ainsi nourrir le «germe d’une instabilité chronique qui minerait durablement les fondements mêmes de notre République». «Comment la crédibilité du scrutin pourrait-elle être préservée si un (e) ancien(e) membre du CTRI participait à une élection dont il (elle) a lui-même contribué à définir les règles sous son autorité militaire ? Les observateurs nationaux et internationaux ne seraient-ils pas fondés à douter de l’intégrité d’un tel processus ?» interroge-t-il notant que le risque est grand de voir l’élection discréditée avant même sa tenue, exposant le Gabon à de nouvelles tensions politiques et à un isolement diplomatique accru.
Confiscation du pouvoir ?
Mieux, appréhende-t-il, la communauté internationale, déjà réservée sur la transition en cours, pourrait durcir significativement sa position face à ce qui apparaîtrait comme une tentative de légitimation a posteriori d’une prise de pouvoir par la force et cette perspective ferait courir au pays des risques de déstabilisation, d’isolement international et de perte de crédibilité. «Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle, alors même que l’honneur et la fidélité à la patrie exigent de privilégier l’intérêt général ?» interroge Ali Akbar Onanga Y’Obégué pour qui, l’immunité accordée aux membre du CTRI et les garanties qui pourraient motiver un tel état de fait «sont plus fragiles qu’elles n’y paraissent».
«Si vous persistez dans la voie de la confiscation du pouvoir, si vous légitimez le coup d’État comme mode d’accès aux responsabilités politiques, vous créerez un précédent dangereux qui ne manquera pas de faire des émules», prévient l’ancien ministre pour qui le rôle des militaires au pouvoir, en tant que militaires «n’est pas de devenir des acteurs politiques, mais de rester des arbitres impartiaux». «Votre décision de vous présenter ou non aux élections aura des répercussions majeures sur la crédibilité de notre pays et sur ses relations avec ses partenaires», a-t-il dit aux militaires au pouvoir notant que les récriminations sur le processus électoral «ne sont que les premiers signes d’une contestation qui ne pourra que s’amplifier si vous persistez dans cette voie».