Le Cameroun est secoué par une affaire de torture impliquant le célèbre artiste Longuè Longuè, dont une vidéo montrant des sévices infligés par des membres de la Sécurité militaire (Semil) a récemment refait surface sur les réseaux sociaux. Cette vidéo, d’une durée d’environ cinq minutes, montre l’artiste en sous-vêtements, immobilisé et soumis à des violences physiques. Les événements se seraient déroulés en 2019, alors que Longuè Longuè soutenait l’opposant Maurice Kamto lors des élections présidentielles.
La diffusion de cette vidéo a suscité une vague d’indignation au sein de l’opinion publique camerounaise. Des artistes, des journalistes et des personnalités politiques ont exprimé leur choc et leur colère face à ces actes inhumains. Le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, a annoncé l’ouverture d’une enquête pour faire toute la lumière sur cette affaire. Il a précisé que les autorités s’engagent à identifier et punir les responsables.
Longuè Longuè, connu pour ses chansons engagées, a souvent été en désaccord avec le régime du président Paul Biya. Sa torture met en lumière les abus potentiels au sein des forces de sécurité camerounaises et soulève des questions sur le climat de peur qui règne dans le pays. Les actes de violence documentés dans la vidéo rappellent les violations des droits humains qui ont été signalées à plusieurs reprises au Cameroun.
Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a dénoncé ces actes comme étant « une barbarie d’État » et a appelé à une justice rapide pour Longuè Longuè. D’autres figures politiques, comme Cabral Libii, ont également exprimé leur indignation et exigé des explications claires de la part du gouvernement.
Une lutte interne au sein des forces de sécurité ?
Certains analystes suggèrent que cette affaire pourrait également révéler des tensions internes au sein de la Semil. Des rumeurs circulent sur une possible lutte de pouvoir entre différents clans au sein des services de sécurité, ce qui pourrait expliquer la brutalité des actes commis contre l’artiste.
L’affaire Longuè Longuè est plus qu’un simple incident isolé ; elle pourrait être le catalyseur d’un débat plus large sur les abus au sein des forces de sécurité camerounaises et sur le respect des droits humains dans le pays. Alors que l’enquête est en cours, l’attention se tourne vers la réponse du gouvernement et son engagement à mettre fin à l’impunité qui entoure ces violations graves.