À l’approche des élections législatives anticipées prévues pour le 17 novembre 2024, le Sénégal se trouve plongé dans une atmosphère électorale particulièrement tendue. La campagne, qui a débuté le 28 octobre, se termine aujourd’hui, et les candidats des différentes coalitions rivalisent d’ardeur pour séduire les plus de 7,3 millions d’électeurs inscrits. Ce scrutin, qui fait suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Bassirou Diomaye Faye, est perçu comme un test crucial pour le pouvoir en place et l’opposition.
Un paysage politique fragmenté
Quarante et une listes de coalitions et de partis politiques ont été validées pour cette élection, un chiffre élevé qui reflète la fragmentation du paysage politique sénégalais. Les analystes y voient une opportunité pour les coalitions de s’unir face à un adversaire commun. Parmi les figures marquantes, Ousmane Sonko, Premier ministre et leader du parti Pastef, se positionne comme un candidat clé, tandis que l’ancien président Macky Sall fait son retour sur la scène politique à la tête de la coalition Takku Wallu.
Tensions croissantes et incidents violents
La campagne électorale a été marquée par des tensions croissantes et des incidents violents. Des affrontements entre militants du Pastef et ceux de l’opposition ont éclaté dans plusieurs régions, notamment à Saint-Louis où une manifestation a dégénéré en violences. Ces événements rappellent aux électeurs que le climat politique reste fragile après la crise démocratique qui a secoué le pays en début d’année.
Le président Faye a appelé à un processus électoral pacifique et a insisté sur la nécessité d’éviter toute dérive dans les discours politiques. Cependant, malgré ces appels au calme, les tensions persistent et pourraient influencer le comportement des électeurs lors du scrutin
Les enjeux du scrutin
Les enjeux sont multiples pour ce scrutin législatif. D’une part, le pouvoir en place espère obtenir une majorité solide pour poursuivre son programme de réformes. D’autre part, l’opposition cherche à capitaliser sur le mécontentement populaire face aux promesses non tenues concernant des questions cruciales telles que le chômage et la migration clandestine. Les résultats de cette élection pourraient également déterminer la direction future du pays et la capacité du gouvernement à mettre en œuvre ses politiques.
Alors que les dernières heures de campagne s’écoulent, tous les regards sont tournés vers les urnes. Le 17 novembre marquera non seulement un tournant pour le Sénégal mais aussi un moment décisif pour ses institutions démocratiques. Les électeurs devront choisir entre continuité et changement dans un climat chargé d’émotions et d’incertitudes. L’issue de ce scrutin pourrait redéfinir les contours du paysage politique sénégalais pour les années à venir.