Après trois ans de suspension, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a annoncé le 24 septembre 2024 la levée totale des sanctions à l’encontre de la Guinée. Une décision saluée par les autorités de Conakry, mais qui n’a pas manqué de susciter des réactions critiques de la part du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), le parti au pouvoir.
Lors d’une assemblée générale du RPG le 28 septembre, Marc Yombouno, membre du bureau politique, a vivement critiqué cette décision de l’OIF. Selon lui, les appréciations des organisations internationales sont « en déphasage avec la réalité de la Guinée » . Il a appelé ces institutions à « venir constater la réalité en Guinée, plutôt que de délivrer des satisfécits à l’extérieur pour faire croire que tout va bien » .
Le RPG estime que l’OIF devrait prendre en compte les « violations des droits humains qui perdurent dans le pays » avant de lever les sanctions. « Il faudrait que ces organisations revoient leur charte d’existence pour mesurer ce qui se passe aujourd’hui en Guinée avant de donner crédit à qui que ce soit« , a conclu Marc Yombouno.
Cette position du RPG contraste avec les déclarations de l’OIF, qui a justifié sa décision par la volonté d’exprimer « sa solidarité avec ce pays membre« , tout en relevant « la nécessité pour la Guinée de poursuivre ses efforts sur le volet des droits et des libertés » .
La levée des sanctions permet à la Guinée de participer au 19e Sommet de la Francophonie, prévu début octobre en France. Trois autres pays de la région, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, restent quant à eux suspendus des instances de l’organisation.