Alors que la situation en Libye reste extrêmement fragile, l’Union africaine (UA) a décidé de s’impliquer davantage pour tenter de résoudre le conflit qui déchire le pays depuis 2011. Une délégation de haut niveau de l’organisation panafricaine se rendra ainsi à Tripoli et Benghazi les 11 et 12 octobre prochains.
Conduite par le président en exercice de l’UA, le Mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, cette mission comptera également le Tchadien Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA, ainsi que le Congolais Denis Sassou Nguesso, qui préside le comité de haut niveau de l’UA sur la Libye. Leur objectif sera de rencontrer les deux parties prenantes au conflit – le gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli et le maréchal Khalifa Haftar qui contrôle l’est du pays – afin de leur soumettre une feuille de route pour une sortie de crise.
« L’Afrique doit reprendre les rênes du dossier libyen« , a récemment déclaré le ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso. En effet, depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, le continent a été « marginalisé » dans les tentatives de résolution du conflit, au profit d’initiatives menées par l’ONU et certaines puissances étrangères.
Pourtant, la Libye est un État africain et l’UA estime avoir un rôle central à jouer pour y rétablir la paix et la stabilité. « Aucune initiative ne sera plus forte que celle qui viendra du cœur et de la raison des frères libyens eux-mêmes« , a ainsi affirmé Denis Sassou Nguesso lors d’une récente réunion du comité de haut niveau de l’UA sur la Libye, à Brazzaville.
Alors que les combats ont repris ces derniers mois à Tripoli, malgré les accords de cessez-le-feu, l’UA espère que sa médiation pourra permettre de relancer un processus politique inclusif et durable. La délégation de haut niveau devra notamment convaincre les deux parties de s’engager dans un dialogue direct, alors que le maréchal Haftar a jusqu’ici boudé les initiatives de l’organisation panafricaine.
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