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Accueil Gabon

Luttes de pouvoir et chaos : la gangrène des Forces de Police Nationale | Gabonreview.com | Actualité du Gabon |

Anne-Sophie Laborieux Par Anne-Sophie Laborieux
30 décembre 2024
Temps de lecture :4 minutes de lecture
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luttes-de-pouvoir-et-chaos :-la-gangrene-des-forces-de-police-nationale-|-gabonreview.com-|-actualite-du-gabon-|

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La Police gabonaise traverse une crise majeure, caractérisée par des luttes d’influence au sommet et une désorganisation chronique. Ces dysfonctionnements compromettent non seulement la sécurité publique, mais aussi l’efficacité de l’institution, à un moment où les attentes pour une réforme structurelle sont pressantes.

«On juge le niveau de démocratisation d’un pays par le fonctionnement de sa police.» Cette citation souligne l’importance d’une réforme profonde de la Police nationale pour garantir stabilité et confiance dans les institutions. © GabonReview

Marquée par des des dysfonctionnements structurels alarmants, une crise profonde secoue insidieusement les Forces de Police Nationale (FPN) du Gabon.

Tensions au sommet

Au sommet de l’institution, une fracture nette s’est installée entre le Commandant en Chef des FPN, le Général de Corps d’Armée Serge Hervé Ngoma, et le Préfet de Police de Libreville, Joël Ngabima, pouvant déboucher sur une paralysie administrative aux conséquences potentiellement désastreuses pour la sécurité publique.

Selon certaines informations, Joël Ngabima refuserait de participer aux réunions de travail convoquées par le Commandant en Chef. Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l’attitude de cet ancien Commandant en Chef de la Sécurité pénitentiaire, qui semble rechigner à travailler sous les ordres d’un autre Commandant en Chef. Une situation similaire semble prévaloir avec Juste Fernande Mbele, la quatrième femme à atteindre le grade de général au sein des FPN. Chargée de l’organisation du personnel, celle-ci manifesterait également une réticence vis-à-vis de l’autorité du Commandant en Chef.

Cette guerre des chefs a été illustrée par un épisode marquant lors de la nomination du Chef d’État-Major de la Police Judiciaire. Le choix a donné lieu à un véritable bras de fer entre le Commandant en Chef et un colonel, il a fallu l’intervention du président de la Transition pour trancher en faveur du colonel Boubata. Celui vient, par ailleurs, d’être relevé de ses fonctions. Il n’en reste pas moins que cet épisode a affaibli l’autorité du Commandant en Chef.

De nombreux anciens policiers pointent du doigt un phénomène récurrent : des «officiers sac-à-dos», partis du bas de l’échelle et promus grâce à des nominations arbitraires ou du favoritisme, dirigent aujourd’hui des unités importantes. Pendant ce temps, des «officiers école», formés pour occuper ces postes, restent marginalisés. «Pour arriver au sommet de la hiérarchie, un policier a besoin de 30 ans selon les textes. Mais il n’est pas rare de voir deux policiers entrés en service au même moment, l’un officier et l’autre sous-officier, atteindre le grade de colonel simultanément. Comment expliquer cela ?», s’interroge un policier retraité depuis trois ans.

Des dysfonctionnements systémiques

Les répercussions de cette désorganisation se font cruellement sentir dans le Grand Libreville. Le 24 décembre dernier, la capitale a été frappée par une absence notable de policiers aux points stratégiques : supermarchés, grands carrefours et établissements bancaires étaient laissés sans surveillance. La situation a atteint son paroxysme lorsque le président de la Transition lui-même a dû modifier son itinéraire en raison de l’absence de sécurisation de son parcours près de la PostBank, où une foule s’était massée pour protester contre un traitement jugé déplorable.

Malgré l’espoir qu’avait suscité l’avènement du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) le 30 août 2023, notamment grâce à des avancées telles que le renouvellement des uniformes, la réhabilitation de certains bâtiments et l’amélioration des moyens roulants, le malaise persistant au sein des FPN demeure profond.

La Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI) est notamment sous le feu des critiques pour des délais excessifs dans la délivrance des passeports. Un drame illustre l’ampleur de ces dysfonctionnements : le décès d’un citoyen gabonais, contraint d’attendre plus de trois mois pour obtenir un passeport nécessaire à des soins médicaux à l’étranger. De son côté, la Police technique et scientifique (PTS), malgré un don d’équipements par la France en février 2022, peine à se moderniser. Ses agents, travaillant avec du matériel rudimentaire, sont souvent impuissants face aux enquêtes complexes.

La lutte contre le trafic de drogue illustre également les faiblesses structurelles des FPN. Tandis que les médias rapportent régulièrement des saisies importantes à Libreville, l’absence de brigades cynophiles dans des zones stratégiques comme Bitam, le port Môle et le port d’Owendo étonne bien d’observateurs. Les experts rappellent pourtant l’efficacité inégalée des chiens détecteurs, dont l’odorat est quarante fois supérieur à celui des humains.

Alors que l’élection présidentielle de 2025 approche, cette désorganisation chronique suscite des inquiétudes légitimes. Sans une réforme urgente pour restaurer une chaîne de commandement claire et fonctionnelle, les tensions entre les dirigeants des FPN pourraient avoir des conséquences graves sur la sécurité dans le Grand Libreville.

Cette situation rappelle une réflexion pertinente : «On juge le niveau de démocratisation d’un pays par le fonctionnement de sa police.» Face aux défaillances actuelles des FPN, cette maxime conseille l’urgence d’une réforme profonde et structurelle de l’institution policière.

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La Police gabonaise traverse une crise majeure, caractérisée par des luttes d’influence au sommet et une désorganisation chronique. Ces dysfonctionnements compromettent non seulement la sécurité publique, mais aussi l’efficacité de l’institution, à un moment où les attentes pour une réforme structurelle sont pressantes.

«On juge le niveau de démocratisation d’un pays par le fonctionnement de sa police.» Cette citation souligne l’importance d’une réforme profonde de la Police nationale pour garantir stabilité et confiance dans les institutions. © GabonReview

Marquée par des des dysfonctionnements structurels alarmants, une crise profonde secoue insidieusement les Forces de Police Nationale (FPN) du Gabon.

Tensions au sommet

Au sommet de l’institution, une fracture nette s’est installée entre le Commandant en Chef des FPN, le Général de Corps d’Armée Serge Hervé Ngoma, et le Préfet de Police de Libreville, Joël Ngabima, pouvant déboucher sur une paralysie administrative aux conséquences potentiellement désastreuses pour la sécurité publique.

Selon certaines informations, Joël Ngabima refuserait de participer aux réunions de travail convoquées par le Commandant en Chef. Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l’attitude de cet ancien Commandant en Chef de la Sécurité pénitentiaire, qui semble rechigner à travailler sous les ordres d’un autre Commandant en Chef. Une situation similaire semble prévaloir avec Juste Fernande Mbele, la quatrième femme à atteindre le grade de général au sein des FPN. Chargée de l’organisation du personnel, celle-ci manifesterait également une réticence vis-à-vis de l’autorité du Commandant en Chef.

Cette guerre des chefs a été illustrée par un épisode marquant lors de la nomination du Chef d’État-Major de la Police Judiciaire. Le choix a donné lieu à un véritable bras de fer entre le Commandant en Chef et un colonel, il a fallu l’intervention du président de la Transition pour trancher en faveur du colonel Boubata. Celui vient, par ailleurs, d’être relevé de ses fonctions. Il n’en reste pas moins que cet épisode a affaibli l’autorité du Commandant en Chef.

De nombreux anciens policiers pointent du doigt un phénomène récurrent : des «officiers sac-à-dos», partis du bas de l’échelle et promus grâce à des nominations arbitraires ou du favoritisme, dirigent aujourd’hui des unités importantes. Pendant ce temps, des «officiers école», formés pour occuper ces postes, restent marginalisés. «Pour arriver au sommet de la hiérarchie, un policier a besoin de 30 ans selon les textes. Mais il n’est pas rare de voir deux policiers entrés en service au même moment, l’un officier et l’autre sous-officier, atteindre le grade de colonel simultanément. Comment expliquer cela ?», s’interroge un policier retraité depuis trois ans.

Des dysfonctionnements systémiques

Les répercussions de cette désorganisation se font cruellement sentir dans le Grand Libreville. Le 24 décembre dernier, la capitale a été frappée par une absence notable de policiers aux points stratégiques : supermarchés, grands carrefours et établissements bancaires étaient laissés sans surveillance. La situation a atteint son paroxysme lorsque le président de la Transition lui-même a dû modifier son itinéraire en raison de l’absence de sécurisation de son parcours près de la PostBank, où une foule s’était massée pour protester contre un traitement jugé déplorable.

Malgré l’espoir qu’avait suscité l’avènement du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) le 30 août 2023, notamment grâce à des avancées telles que le renouvellement des uniformes, la réhabilitation de certains bâtiments et l’amélioration des moyens roulants, le malaise persistant au sein des FPN demeure profond.

La Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI) est notamment sous le feu des critiques pour des délais excessifs dans la délivrance des passeports. Un drame illustre l’ampleur de ces dysfonctionnements : le décès d’un citoyen gabonais, contraint d’attendre plus de trois mois pour obtenir un passeport nécessaire à des soins médicaux à l’étranger. De son côté, la Police technique et scientifique (PTS), malgré un don d’équipements par la France en février 2022, peine à se moderniser. Ses agents, travaillant avec du matériel rudimentaire, sont souvent impuissants face aux enquêtes complexes.

La lutte contre le trafic de drogue illustre également les faiblesses structurelles des FPN. Tandis que les médias rapportent régulièrement des saisies importantes à Libreville, l’absence de brigades cynophiles dans des zones stratégiques comme Bitam, le port Môle et le port d’Owendo étonne bien d’observateurs. Les experts rappellent pourtant l’efficacité inégalée des chiens détecteurs, dont l’odorat est quarante fois supérieur à celui des humains.

Alors que l’élection présidentielle de 2025 approche, cette désorganisation chronique suscite des inquiétudes légitimes. Sans une réforme urgente pour restaurer une chaîne de commandement claire et fonctionnelle, les tensions entre les dirigeants des FPN pourraient avoir des conséquences graves sur la sécurité dans le Grand Libreville.

Cette situation rappelle une réflexion pertinente : «On juge le niveau de démocratisation d’un pays par le fonctionnement de sa police.» Face aux défaillances actuelles des FPN, cette maxime conseille l’urgence d’une réforme profonde et structurelle de l’institution policière.

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«On juge le niveau de démocratisation d’un pays par le fonctionnement de sa police.» Cette citation souligne l’importance d’une réforme profonde de la Police nationale pour garantir stabilité et confiance dans les institutions. © GabonReview

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Tensions au sommet

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Selon certaines informations, Joël Ngabima refuserait de participer aux réunions de travail convoquées par le Commandant en Chef. Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l’attitude de cet ancien Commandant en Chef de la Sécurité pénitentiaire, qui semble rechigner à travailler sous les ordres d’un autre Commandant en Chef. Une situation similaire semble prévaloir avec Juste Fernande Mbele, la quatrième femme à atteindre le grade de général au sein des FPN. Chargée de l’organisation du personnel, celle-ci manifesterait également une réticence vis-à-vis de l’autorité du Commandant en Chef.

Cette guerre des chefs a été illustrée par un épisode marquant lors de la nomination du Chef d’État-Major de la Police Judiciaire. Le choix a donné lieu à un véritable bras de fer entre le Commandant en Chef et un colonel, il a fallu l’intervention du président de la Transition pour trancher en faveur du colonel Boubata. Celui vient, par ailleurs, d’être relevé de ses fonctions. Il n’en reste pas moins que cet épisode a affaibli l’autorité du Commandant en Chef.

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La lutte contre le trafic de drogue illustre également les faiblesses structurelles des FPN. Tandis que les médias rapportent régulièrement des saisies importantes à Libreville, l’absence de brigades cynophiles dans des zones stratégiques comme Bitam, le port Môle et le port d’Owendo étonne bien d’observateurs. Les experts rappellent pourtant l’efficacité inégalée des chiens détecteurs, dont l’odorat est quarante fois supérieur à celui des humains.

Alors que l’élection présidentielle de 2025 approche, cette désorganisation chronique suscite des inquiétudes légitimes. Sans une réforme urgente pour restaurer une chaîne de commandement claire et fonctionnelle, les tensions entre les dirigeants des FPN pourraient avoir des conséquences graves sur la sécurité dans le Grand Libreville.

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Selon certaines informations, Joël Ngabima refuserait de participer aux réunions de travail convoquées par le Commandant en Chef. Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l’attitude de cet ancien Commandant en Chef de la Sécurité pénitentiaire, qui semble rechigner à travailler sous les ordres d’un autre Commandant en Chef. Une situation similaire semble prévaloir avec Juste Fernande Mbele, la quatrième femme à atteindre le grade de général au sein des FPN. Chargée de l’organisation du personnel, celle-ci manifesterait également une réticence vis-à-vis de l’autorité du Commandant en Chef.

Cette guerre des chefs a été illustrée par un épisode marquant lors de la nomination du Chef d’État-Major de la Police Judiciaire. Le choix a donné lieu à un véritable bras de fer entre le Commandant en Chef et un colonel, il a fallu l’intervention du président de la Transition pour trancher en faveur du colonel Boubata. Celui vient, par ailleurs, d’être relevé de ses fonctions. Il n’en reste pas moins que cet épisode a affaibli l’autorité du Commandant en Chef.

De nombreux anciens policiers pointent du doigt un phénomène récurrent : des «officiers sac-à-dos», partis du bas de l’échelle et promus grâce à des nominations arbitraires ou du favoritisme, dirigent aujourd’hui des unités importantes. Pendant ce temps, des «officiers école», formés pour occuper ces postes, restent marginalisés. «Pour arriver au sommet de la hiérarchie, un policier a besoin de 30 ans selon les textes. Mais il n’est pas rare de voir deux policiers entrés en service au même moment, l’un officier et l’autre sous-officier, atteindre le grade de colonel simultanément. Comment expliquer cela ?», s’interroge un policier retraité depuis trois ans.

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Les répercussions de cette désorganisation se font cruellement sentir dans le Grand Libreville. Le 24 décembre dernier, la capitale a été frappée par une absence notable de policiers aux points stratégiques : supermarchés, grands carrefours et établissements bancaires étaient laissés sans surveillance. La situation a atteint son paroxysme lorsque le président de la Transition lui-même a dû modifier son itinéraire en raison de l’absence de sécurisation de son parcours près de la PostBank, où une foule s’était massée pour protester contre un traitement jugé déplorable.

Malgré l’espoir qu’avait suscité l’avènement du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) le 30 août 2023, notamment grâce à des avancées telles que le renouvellement des uniformes, la réhabilitation de certains bâtiments et l’amélioration des moyens roulants, le malaise persistant au sein des FPN demeure profond.

La Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI) est notamment sous le feu des critiques pour des délais excessifs dans la délivrance des passeports. Un drame illustre l’ampleur de ces dysfonctionnements : le décès d’un citoyen gabonais, contraint d’attendre plus de trois mois pour obtenir un passeport nécessaire à des soins médicaux à l’étranger. De son côté, la Police technique et scientifique (PTS), malgré un don d’équipements par la France en février 2022, peine à se moderniser. Ses agents, travaillant avec du matériel rudimentaire, sont souvent impuissants face aux enquêtes complexes.

La lutte contre le trafic de drogue illustre également les faiblesses structurelles des FPN. Tandis que les médias rapportent régulièrement des saisies importantes à Libreville, l’absence de brigades cynophiles dans des zones stratégiques comme Bitam, le port Môle et le port d’Owendo étonne bien d’observateurs. Les experts rappellent pourtant l’efficacité inégalée des chiens détecteurs, dont l’odorat est quarante fois supérieur à celui des humains.

Alors que l’élection présidentielle de 2025 approche, cette désorganisation chronique suscite des inquiétudes légitimes. Sans une réforme urgente pour restaurer une chaîne de commandement claire et fonctionnelle, les tensions entre les dirigeants des FPN pourraient avoir des conséquences graves sur la sécurité dans le Grand Libreville.

Cette situation rappelle une réflexion pertinente : «On juge le niveau de démocratisation d’un pays par le fonctionnement de sa police.» Face aux défaillances actuelles des FPN, cette maxime conseille l’urgence d’une réforme profonde et structurelle de l’institution policière.

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