Publié le 6 janvier 2025 Lecture : 2 minutes.
La tension monte d’un cran alors que l’État malien cherche à se réapproprier ses richesses minières. Lundi 6 janvier, la compagnie canadienne Barrick Gold a annoncé fixer un délai de quelques jours aux autorités maliennes pour libérer des stocks d’or, faute de quoi elle suspendrait ses opérations. Alors que Bamako cherche à appuyer sa souveraineté économique, le gouvernement malien a en effet ordonné la saisie de stocks d’or issus de la mine de Loulo-Gounkoto, un des plus grands complexes miniers au monde, dans le sud du pays, et géré par Barrick Gold.
D’après un communiqué de l’entreprise d’exploitation minière, la junte a émis une « ordonnance de saisie conservatoire » du stock d’or exploité dans la plus grande mine d’or du Mali. Barrick Gold n’a pas précisé le volume d’or de cette saisie. Une mesure dénoncée par le groupe canadien qui déplore une « impossibilité d’expédier de l’or » qui « n’affecte pas seulement les opérations, mais a des implications plus larges pour l’économie locale, les 8 000 employés et les nombreux prestataires de services et fournisseurs locaux ». « Si ce problème n’est pas résolu dans la semaine à venir, Barrick n’aura d’autre choix que de suspendre temporairement les opérations à Loulo-Gounkoto », menace-t-il.
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Barrick Gold a également précisé avoir entamé une procédure d’arbitrage international. Nous souhaitons « résoudre les différends existants à l’amiable » avec les autorités maliennes, a affirmé le groupe, qui se dit aussi décidé à « redéfinir le partenariat pour l’avenir et accroître la part de l’État dans les bénéfices » de l’exploitation de Loulo-Gounkoto. En décembre dernier, Bamako avait déjà signé un mandat d’arrêt à l’encontre du PDG de la compagnie, Mark Bristow, citoyen sud-africain, pour « blanchiment de capitaux ». Cheikh Abass Coulibaly, directeur général de la mine de Loulo-Gounkoto, est lui aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt pour le même motif.
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En novembre, plusieurs responsables de Barrick Gold avaient été placés en détention, quelques jours après l’arrestation de trois responsables, dont le PDG, d’une autre compagnie, australienne cette fois, Resolute Mining.
Bras de fer pour la rente minière
Le complexe minier de Loulo-Gounkoto est possédé à 80 % par Barrick Gold, et à seulement 20 % par l’État malien. Située près de la frontière avec le Sénégal, la zone d’exploitation a vu sa production d’or augmenter constamment ces dix dernières années. Un gisement estimé à plus de 130 tonnes d’or qui génère des revenus considérables, et que les autorités convoitent. Comme ses voisins du Niger et du Burkina Faso, le discours nationaliste et souverainiste de la junte malienne met en avant la main mise sur les ressources naturelles, notamment minières, face aux opérateurs étrangers.
Les militaires au pouvoir emploient donc depuis plusieurs mois des méthodes musclées pour tenter de renégocier la rente de l’exploitation minière, qu’ils estiment trop favorables aux entreprises étrangères. Le Mali souhaite notamment faire appliquer le code minier adopté en août 2023, qui lui permettrait par exemple d’acquérir 30 % d’une mine et de mettre fin aux exonérations fiscales pour les compagnies exploitantes étrangères.
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La tension monte d’un cran alors que l’État malien cherche à se réapproprier ses richesses minières. Lundi 6 janvier, la compagnie canadienne Barrick Gold a annoncé fixer un délai de quelques jours aux autorités maliennes pour libérer des stocks d’or, faute de quoi elle suspendrait ses opérations. Alors que Bamako cherche à appuyer sa souveraineté économique, le gouvernement malien a en effet ordonné la saisie de stocks d’or issus de la mine de Loulo-Gounkoto, un des plus grands complexes miniers au monde, dans le sud du pays, et géré par Barrick Gold.
D’après un communiqué de l’entreprise d’exploitation minière, la junte a émis une « ordonnance de saisie conservatoire » du stock d’or exploité dans la plus grande mine d’or du Mali. Barrick Gold n’a pas précisé le volume d’or de cette saisie. Une mesure dénoncée par le groupe canadien qui déplore une « impossibilité d’expédier de l’or » qui « n’affecte pas seulement les opérations, mais a des implications plus larges pour l’économie locale, les 8 000 employés et les nombreux prestataires de services et fournisseurs locaux ». « Si ce problème n’est pas résolu dans la semaine à venir, Barrick n’aura d’autre choix que de suspendre temporairement les opérations à Loulo-Gounkoto », menace-t-il.
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Barrick Gold a également précisé avoir entamé une procédure d’arbitrage international. Nous souhaitons « résoudre les différends existants à l’amiable » avec les autorités maliennes, a affirmé le groupe, qui se dit aussi décidé à « redéfinir le partenariat pour l’avenir et accroître la part de l’État dans les bénéfices » de l’exploitation de Loulo-Gounkoto. En décembre dernier, Bamako avait déjà signé un mandat d’arrêt à l’encontre du PDG de la compagnie, Mark Bristow, citoyen sud-africain, pour « blanchiment de capitaux ». Cheikh Abass Coulibaly, directeur général de la mine de Loulo-Gounkoto, est lui aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt pour le même motif.
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Le complexe minier de Loulo-Gounkoto est possédé à 80 % par Barrick Gold, et à seulement 20 % par l’État malien. Située près de la frontière avec le Sénégal, la zone d’exploitation a vu sa production d’or augmenter constamment ces dix dernières années. Un gisement estimé à plus de 130 tonnes d’or qui génère des revenus considérables, et que les autorités convoitent. Comme ses voisins du Niger et du Burkina Faso, le discours nationaliste et souverainiste de la junte malienne met en avant la main mise sur les ressources naturelles, notamment minières, face aux opérateurs étrangers.
Les militaires au pouvoir emploient donc depuis plusieurs mois des méthodes musclées pour tenter de renégocier la rente de l’exploitation minière, qu’ils estiment trop favorables aux entreprises étrangères. Le Mali souhaite notamment faire appliquer le code minier adopté en août 2023, qui lui permettrait par exemple d’acquérir 30 % d’une mine et de mettre fin aux exonérations fiscales pour les compagnies exploitantes étrangères.
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D’après un communiqué de l’entreprise d’exploitation minière, la junte a émis une « ordonnance de saisie conservatoire » du stock d’or exploité dans la plus grande mine d’or du Mali. Barrick Gold n’a pas précisé le volume d’or de cette saisie. Une mesure dénoncée par le groupe canadien qui déplore une « impossibilité d’expédier de l’or » qui « n’affecte pas seulement les opérations, mais a des implications plus larges pour l’économie locale, les 8 000 employés et les nombreux prestataires de services et fournisseurs locaux ». « Si ce problème n’est pas résolu dans la semaine à venir, Barrick n’aura d’autre choix que de suspendre temporairement les opérations à Loulo-Gounkoto », menace-t-il.
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Le complexe minier de Loulo-Gounkoto est possédé à 80 % par Barrick Gold, et à seulement 20 % par l’État malien. Située près de la frontière avec le Sénégal, la zone d’exploitation a vu sa production d’or augmenter constamment ces dix dernières années. Un gisement estimé à plus de 130 tonnes d’or qui génère des revenus considérables, et que les autorités convoitent. Comme ses voisins du Niger et du Burkina Faso, le discours nationaliste et souverainiste de la junte malienne met en avant la main mise sur les ressources naturelles, notamment minières, face aux opérateurs étrangers.
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Les militaires au pouvoir emploient donc depuis plusieurs mois des méthodes musclées pour tenter de renégocier la rente de l’exploitation minière, qu’ils estiment trop favorables aux entreprises étrangères. Le Mali souhaite notamment faire appliquer le code minier adopté en août 2023, qui lui permettrait par exemple d’acquérir 30 % d’une mine et de mettre fin aux exonérations fiscales pour les compagnies exploitantes étrangères.
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