Le 16 novembre 2024, le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga a exprimé des critiques virulentes à l’encontre de la junte militaire au pouvoir à Bamako, provoquant une onde de choc dans le paysage politique du pays. Ses déclarations, qui dénoncent le manque de dialogue sur la transition politique, ont suscité des réactions variées, allant de l’approbation à la demande de démission.
Des critiques qui résonnent
Lors d’un discours public, Maïga a mis en lumière les dysfonctionnements au sein du gouvernement, affirmant que les décisions concernant les élections et la transition avaient été prises sans consultation adéquate. Cette prise de parole a été interprétée par certains comme un acte de défiance envers la junte dirigée par le général Assimi Goïta. Fousseyni Faye, un opposant en exil, a même qualifié Maïga de nouvel opposant au régime, soulignant qu’il avait « porté un autre costume » en critiquant ouvertement les militaires.
Réactions contrastées
Les réactions à ces critiques n’ont pas tardé. D’un côté, des organisations pro-junte, comme le Collectif pour la défense des militaires, ont exigé la démission de Maïga dans un délai de 72 heures, l’accusant de « haute trahison ». De l’autre, certains membres de la classe politique, comme Ismaël Sacko, président du Parti social-démocrate africain, ont salué le courage du Premier ministre, tout en notant son isolement croissant au sein du gouvernement.
Un climat de tension
La situation au Mali est déjà tendue, avec une junte qui a pris le pouvoir à la suite de deux coups d’État en 2020 et 2021. Les promesses de retour à un gouvernement civil en mars 2024 semblent de plus en plus éloignées, exacerbant les frustrations au sein de la population et des acteurs politiques. La télévision d’État, habituellement contrôlée par la junte, a également diffusé des commentaires critiques à l’égard de Maïga, illustrant la fracture grandissante entre le Premier ministre et les militaires.
Les récents événements au Mali soulignent une crise politique profonde, où les tensions entre le gouvernement civil et la junte militaire atteignent un point de rupture. Alors que Choguel Maïga semble déterminé à revendiquer son rôle et à appeler à un dialogue, la réponse de la junte et des groupes pro-militaires pourrait déterminer l’avenir politique du pays.
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