Le général Abdourahamane Tiani, Président de la transition au Niger, a récemment pris la décision de déchoir de leur nationalité neuf anciens responsables de l’administration de l’ex-président Mohamed Bazoum. Cette mesure, annoncée le 10 octobre 2024, s’inscrit dans un contexte de tensions politiques croissantes et de répression des opposants de l’ère Bazoum.
Les personnalités visées
Parmi les personnalités visées par la déchéance de nationalité, on trouve des figures clés de l’administration de l’ancien président Mohamed Bazoum. Ces personnalités incluent Rhissa Ag Boula, ancien conseiller à la présidence et chef historique des rébellions touarègues, Mahamadou Abou Tarka, ancien membre de la Haute Autorité à la consolidation de la paix, Karingama Wali Ibrahim, ancien chef de la garde présidentielle, et Daouda Djibo Takoubakoye, adjoint au directeur de cabinet de Bazoum. Elles sont toutes accusées de « trahison », de « complot » et d’« intelligence avec une puissance étrangère »
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une ordonnance signée fin août 2024, qui a permis la création d’un fichier recensant les personnes impliquées dans des actes de terrorisme ou d’autres infractions portant atteinte aux intérêts de l’État. Le gouvernement justifie cette mesure par la nécessité de protéger la sécurité nationale et de maintenir l’ordre public.
Réactions et critiques
La déchéance de nationalité a suscité de vives réactions tant au Niger qu’à l’international. Des organisations de défense des droits de l’homme, comme Human Rights Watch, ont dénoncé cette décision comme une atteinte aux droits fondamentaux et une forme de répression politique. Selon HRW, cette mesure pourrait être perçue comme une tentative de la junte de museler toute opposition et de renforcer son pouvoir.
Depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, qui a renversé le président Bazoum, le Niger traverse une période d’instabilité politique. Le régime militaire a lancé des avis de recherche contre plusieurs anciens responsables du gouvernement, les considérant comme des fugitifs. Cette situation a conduit à une détérioration des relations entre le Niger et la communauté internationale, qui appelle au rétablissement de l’ordre constitutionnel.
La déchéance de nationalité des anciens responsables de l’administration Bazoum par le général Tiani marque une étape supplémentaire dans la répression des opposants au régime militaire. Alors que le Niger fait face à des défis économiques et sécuritaires majeurs, la communauté internationale surveille de près l’évolution de la situation politique dans le pays.