Le 6 novembre 2024 marque le 42e anniversaire de Paul Biya à la présidence du Cameroun. Malgré cette longévité au pouvoir, le président n’a pas réussi à résoudre la crise anglophone qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2016. Ce conflit, qui a déjà coûté la vie à plus de 6 000 personnes et déplacé près d’un million d’autres, a débuté avec des revendications pour une meilleure représentation politique et des réformes éducatives dans ces régions anglophones.
La réponse du gouvernement camerounais à cette crise a été largement répressive. L’envoi de forces de police et la militarisation des régions concernées ont intensifié le conflit, entraînant des attaques de la part de groupes séparatistes anglophones . Les leaders séparatistes, souvent emprisonnés, continuent de revendiquer l’indépendance sous le nom d’« Ambazonia », exacerbant ainsi la violence et l’instabilité.
Les conséquences de cette crise sont dramatiques. En 2023, plus de 638 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, et 1,7 million de Camerounais ont besoin d’une aide humanitaire. Les violences ont également conduit à la fermeture de nombreuses écoles, avec 36 % des établissements scolaires dans les régions anglophones ne fonctionnant pas. Les civils vivent dans la peur constante des enlèvements et des attaques, rendant la vie quotidienne insupportable.
La menace de Boko Haram
Parallèlement à la crise anglophone, le Cameroun fait face à l’insurrection de Boko Haram dans l’Extrême-Nord. Ce groupe jihadiste, actif depuis 2013, a également causé des ravages, ajoutant une couche supplémentaire de complexité à la situation sécuritaire du pays . Les autorités camerounaises peinent à contenir cette menace, tout en étant confrontées à la révolte anglophone.
Alors que Paul Biya célèbre son long règne, les perspectives de paix semblent lointaines. Les initiatives comme le Grand dialogue national de 2019 n’ont pas produit les résultats escomptés, et la situation reste tendue avec des affrontements sporadiques entre les forces gouvernementales et les groupes sécessionnistes. Les experts estiment que sans concessions de part et d’autre, la violence continuera de prospérer, laissant les populations dans une précarité alarmante.
La longévité de Paul Biya à la présidence du Cameroun est marquée par des crises non résolues qui continuent d’affecter la vie de millions de Camerounais. Alors que le pays fait face à des défis internes et externes, l’absence de solutions durables soulève des questions sur l’avenir politique et social du Cameroun.