La prolongation de deux ans de la tentative du Sud-Soudan d’organiser ses premières élections démocratiques, désormais prévue pour décembre 2026, soulève des inquiétudes quant à la capacité du pays à respecter ses engagements politiques. Nicholas Haysom, représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que les dirigeants sud-soudanais doivent trouver des compromis pour mettre en œuvre les critères essentiels énoncés dans le Revitalized Agreement on the Resolution of the Conflict in South Sudan (R-ARCSS) afin de maintenir la confiance du peuple.
Un appel à l’action
Haysom a rappelé que, comme l’a souligné le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, le temps presse. Les dirigeants doivent répondre aux dix questions posées à la classe politique il y a plus d’un an, portant sur des sujets cruciaux tels que la nature des élections, la participation des réfugiés et la représentation proportionnelle. À ce jour, ces questions restent sans réponse, ce qui complique davantage le processus électoral.
Création d’un environnement propice aux élections
Les Nations Unies travaillent activement avec les partis politiques pour sensibiliser aux exigences nécessaires à l’organisation d’élections. Des forums politiques ont été mis en place dans divers États pour favoriser un climat où tous les citoyens peuvent voter sans intimidation et où les médias peuvent informer librement. Haysom a cité un exemple positif d’un forum à Bor, où un accord a été trouvé entre la société civile et les forces de sécurité pour dialoguer et comprendre les perspectives de chacun.
Des préoccupations persistantes
Malgré ces avancées, des lacunes subsistent. Haysom a exprimé son inquiétude face aux amendements proposés à la loi sur le service de sécurité nationale, qui pourraient compromettre les principes démocratiques et entacher le processus électoral. Il a exhorté les partenaires gouvernementaux à reconsidérer ces clauses afin de garantir un cadre électoral juste.
Renforcement des capacités institutionnelles
L’UNMISS (Mission des Nations Unies au Sud-Soudan) se concentre sur le renforcement des capacités institutionnelles en organisant des ateliers pour former les membres des comités électoraux sur l’importance d’une gestion électorale efficace. Ces initiatives visent à préparer le pays à ses premières élections post-indépendance et à assurer une participation inclusive de tous les groupes, y compris les femmes et les personnes handicapées.
Une responsabilité partagée
Haysom a conclu en affirmant que la responsabilité de mener à bien cette transition démocratique incombe avant tout à l’élite politique du Sud-Soudan. Les prochaines mois doivent être utilisés pour établir des objectifs réalistes en vue des élections. Les Nations Unies continueront d’apporter leur soutien pour garantir que les droits de tous les citoyens soient respectés et que l’aide humanitaire parvienne aux plus vulnérables